Un premier album pour Sandrine Masse, une artiste d’ici
Sophie Demers
Québécoise d’ascendance wendat originaire de l’Outaouais, Sandrine Masse lançait récemment son premier album, L’ours noir, un recueil de cinq pièces qui raconte sa quête identitaire, mais aussi quelques autres histoires de vie – tantôt personnelles, tantôt universelles. L’album, qui mêle poésie des mots et mélodies acoustiques et bucoliques aux influences parfois country, est sorti officiellement le 20 mai.
C’est au cours de quatre années partagées entre Wendake et le Nunavik que Sandrine Masse a écrit la majeure partie des chansons de son album. La pièce Wendat Rap a été composée plus tard, à Gatineau. L’album a été écrit, composé et réalisé avec le soutien du Conseil des arts du Canada. Les cinq chansons sont disponibles sur les plateformes de musique en continu, y compris Spotify et Apple Music.
L’auteure-compositrice-interprète, qui est née à Montréal et a grandi à Gatineau, est diplômée en musique de l’Université de Montréal. Elle compte s’installer pour de bon à Wendake après sa formation à l’École nationale de la chanson de Granby.
La chanson Wendat Rap, premier extrait de l’album, a été présentée aux radios en mars dernier. Explorant le style flow rap, l’artiste a composé la pièce après avoir été mise au défi par ses élèves alors qu’elle enseignait la musique dans une école secondaire de la région. L’ours noir, chanson-titre de l’album, relate la rencontre entre un jeune homme et un ours noir dans la forêt. Le jeune homme est convaincu de voir dans l’animal la réincarnation de sa grand-mère qu’il n’a jamais connue. La pièce Into the Earth se veut une métaphore de l'évangélisation des peuples autochtones, tandis que Dear Moon, Don't Be So Bright aborde le conflit qui naît du désir de vivre en ville et du besoin d'être dans la nature. Enfin, J’t’aime pareil raconte l'histoire d'une femme qui tente d'aider un proche toxicomane.
L’univers musical de Sandrine Masse, qui s’est transformé au contact de sa communauté, est pour elle une forme de réappropriation culturelle. À travers ses chansons, l’artiste revendique ses racines autochtones et livre un puissant hommage à la nation wendate.
Photo 1 : Couverture de l'album L'ours noir de Sandrine Masse
Trad. : MET