Un organisme de la région interpelle les instances gouvernementales dans le dossier de la crise du logement à Gatineau
Sonia Roy
L’organisme Logemen’occupe, qui œuvre dans le domaine d’aide communautaire en militant pour des logements abordables à Gatineau, réclame une rencontre urgente entre les paliers gouvernementaux provincial et municipal afin de remédier à la crise du logement qui sévit depuis plusieurs mois dans la région. C’est par le biais d’une lettre d’une dizaine de pages envoyée à plusieurs politiciens et politiciennes que François Roy, coordonnateur de Logemen’occupe, s’adresse directement au gouvernement afin de faire état de la crise du logement qui continue d’affecter plusieurs ménages gatinois. Parmi les récipiendaires de cette lettre, on compte Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux ainsi que France Bélisle, mairesse de Gatineau. Logemen’occupe souhaiterait voir s’organiser une rencontre le plus rapidement possible considérant que le nombre de personnes, plus précisément de familles, qui sont sans logis ne cesse d’augmenter. L’organisme mentionne qu’à Gatineau, 55 familles seraient présentement sans lieu de résidence permanent et réclame des actions concrètes dans le soutien et l’aide disponible pour ces dernières - et tous ceux et celles qui peinent présentement à se loger dans la quatrième ville en importance au Québec.Selon la missive de Logemen’occupe, la proximité d’Ottawa serait partiellement à blâmer lorsque l’on parle de facteurs influençant le coût du logement à Gatineau, qui est en passe de devenir l’un des plus élevés au Québec. Effectivement, depuis 2019, Gatineau est une ville ayant enregistré l’une des hausses de prix de loyers les plus importantes au Québec, avec un loyer moyen entre 1500-1800$ par mois pour un logement d’une ou de deux chambres en 2022. En comparaison, du côté d’Ottawa, il coûte entre 1675-2000$ par mois pour se loger. L’organisme indique par le biais de sa lettre que l’exode des familles et citoyens provenant de l’Ontario vers la province québécoise afin de profiter des loyers moins chers est inévitable. « Gatineau est voisine d’Ottawa où le coût des logements est beaucoup plus élevé que de l’autre côté de la rivière des Outaouais. De nombreux ménages ontariens sont donc tentés de déménager à Gatineau, ce qui a pour effet d’y accroître la rareté des logements locatifs et de contribuer à la hausse des loyers » indique Logemen’occupe.
Du côté de la Ville de Gatineau, rappelons qu’un comité-choc sur le logement a été créé un peu plus tôt cette année afin de remédier à la crise du logement dans la région. Piloté par Daniel Champagne, conseiller du district Du Versant et président de la Commission du développement du territoire et de l’habitation, celui-ci est composé de la mairesse, de conseillers municipaux ainsi que d’organismes et d’entreprises du secteur de l’habitation. La période de vacances estivales du conseil municipal étant bien entamée, c’est Mario Aubé, conseiller du district de Masson-Angers et président du Comité consultatif d’urbanisme qui, agissant à titre de maire suppléant, a mentionné aux médias locaux que Logemen’occupe n’avait participé qu’à une seule des rencontres du comité-choc et réinvite les représentants de l’organisme à se joindre à la prochaine rencontre de celui-ci. La création du comité-choc sur le logement a valu à Gatineau une invitation officielle au Sommet de l’habitation 2022 qui se déroulera à Laval le 26 août prochain, sous le thème « Notre avenir en tête ».
Légende photo : François Roy, coordonnateur de Logemen’occupe
Crédit photo : Gracieuseté du Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH)