Un nouveau restaurant ouvrira ses portes bientôt!
Gatineau arrête des travaux à l’ancien restaurant Le Bostaurus
À la mi-juillet, des employés de la Ville de Gatineau sont intervenus afin d’arrêter des travaux de rénovations au 61, rue Principale qui jusqu'à tout récemment abritait le restaurant Le Bostaurus.
« La bonne nouvelle c’est qu’il va avoir un nouveau restaurant dans le Vieux-Aylmer », a indiqué Josée Lacasse, conseillère d’Aylmer et propriétaire de la maison patrimoniale au 61, rue Principale.
Une porte-parole de la Ville de Gatineau a précisé que les travaux sur l’ancienne maison, située dans le secteur d'insertion patrimoniale du Vieux-Aylmer, n’avaient pas été approuvés par la municipalité préalablement.
« La nature de ces travaux est assujettie à l’approbation d’un PIIA (règlement numéro 505-2005 relatif aux plans d'implantation et d'intégration architecturale (PIIA). La demande d’autorisation de travaux devra cheminer vers le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) et le Conseil municipal avant la délivrance d’un permis », a expliqué la porte-parole.
Micheline Lemieux, présidente de l'Association du patrimoine d’Aylmer (APA), s’est dit déçue de constater que les règlements n'avaient pas été respectés.
« Nous sommes très heureux de voir que de nouveaux entrepreneurs veulent ouvrir un commerce sur la rue Principale, mais je comprends mal un propriétaire qui ne suit pas les règlements. Si le propriétaire intègre des nouveaux locataires dans son bâtiment, ça devrait être sa responsabilité de les informer au sujet des règlements, notamment dans un quartier patrimonial. Les gens qui arrivent dans le Vieux-Aylmer ne sont pas nécessairement au fait de comment procéder ici. Il y a des règlements que tout le monde doit suivre », a noté Mme Lemieux.
Mme Lacasse a indiqué qu'initialement les nouveaux restaurateurs voulaient seulement fermer le balcon au deuxième niveau en y installant autour, une vitre .
« Entre-temps, l'architecte a changé d’avis et a décidé de fermer le balcon, car c’était une manière de régler un problème de toiture. Je n’étais pas au courant et j’étais en vacances. Les restaurateurs ne savaient pas qu’ils devaient passer par la municipalité. De toute façon, je n’avais même pas réalisé moi-même (que le balcon avait été fermé). Maintenant, les restaurateurs vont se conformer », a-t-elle ajouté.
Lors d’un entretien précédent, Richard Bégin, président du CCU, avait expliqué pourquoi il y avait tant d’étapes à suivre avant d’effectuer des travaux sur une maison dans le secteur d'insertion patrimoniale du Vieux-Aylmer.
« Si on n'avait pas mis en place ces étapes, le patrimoine bâti d'Aylmer aurait disparu comme ce fut le cas trop souvent à Hull, à Gatineau et à Masson-Angers. La seule étape additionnelle qui existe à Aylmer, c'est de montrer les dossiers à l'APA avant de soumettre le dossier au CCU; c'est quelque chose pour lequel l'APA et moi, nous nous sommes battus dans les années 1990, et je pense que c'est une excellente mesure qui nous a permis de mieux préserver et mettre en valeur notre patrimoine unique, à Aylmer. Quant aux autres étapes, elles sont tout simplement dues à la loi : tout édifice cité ou faisant partie d'un site du patrimoine reconnu doit obligatoirement passer par le CCU, puis par le Conseil municipal; c'est la loi. Même chose lorsqu'il s'agit d'un PIIA. »
La valeur patrimoniale du 61, rue Principale, aussi connue sous le nom de Maison Lakeview, est désignée comme étant « forte » selon l’inventaire et classement du patrimoine bâti de Gatineau.
La demeure située entre le British Pub et le Bistro l’Autre Oeil a été érigée en 1855 à la demande de l’entrepreneur d’origine irlandaise Robert Conroy.
Selon le livre de l’historienne Diane Aldred Aylmer Québec, Son Patrimoine « Lakeview témoigne de la prospérité de Conroy. Entourée à l’époque par deux acres de pelouse, la grande maison de pierre était particulièrement bien construite. »
Aujourd’hui, la société Gestion Aylmer-Lucerne S.E.N.C., détenue par la conseillère municipale Josée Lacasse, est propriétaire des lieux. En 2013, l’APA a décerné à Mme Lacasse le Prix du patrimoine 2013 pour la restauration de l’édifice patrimonial.