Coalition pour la dignité des aînés
Un meilleur traitement des aînés au Québec est réclamé
Sophie Demers
La Coalition pour la dignité des aînés (CDA) a déposé son mémoire au ministre des Finances dans le cadre des consultations prébudgétaires. Dans ce document, elle plaide l’urgence d’agir quant aux déficits inacceptables du traitement offert à nos aînés. La pandémie de Covid-19 a mis en lumière des lacunes dans la majorité des champs d’action du gouvernement touchant les aînés.
La CDA veut faire en sorte que les aînés vieillissent dans la dignité et bénéficient de meilleures conditions de vie. Elle propose des solutions concrètes pour soutenir l’autonomie des personnes âgées et milite pour des investissements accrus dans la prévention en santé, les soins palliatifs et l’aide médicale à mourir. En outre, la CDA soutient qu’il faut assurer aux aînés des revenus supérieurs au seuil de faible revenu.
--Investir dans les soins de santé
Selon la CDA, les personnes de plus de 65 ans représenteront 25 % de la population québécoise dans une quinzaine d’années, ce qui entraînera une demande accrue en soins de longue durée et en soins et services à domicile. La CDA souligne qu’à l’heure actuelle, le système de soins de santé ne répond pas aux besoins en matière de soins à domicile, ces derniers ne représentant que 14 % du financement public des soins de longue durée au Québec. Pourtant, les soins à domicile permettent aux aînés de demeurer plus longtemps dans leur chez-soi.
La CDA recommande au ministère des Finances d’augmenter les budgets pour les soins et les services à domicile; de limiter le recours au secteur privé dans la prestation de services à domicile afin de réduire les coûts et d’accroître l’accessibilité; de prendre en considération les besoins des personnes proches aidantes dans l’évaluation du niveau de soins et de services requis; de rendre automatique le crédit d’impôt pour maintien à domicile pour toute personne de 70 ans et plus qui habite dans son propre domicile; de mettre en place un mode de financement basé sur les besoins en soins de longue durée des personnes âgées et non sur les besoins des établissements.
--Prévention en santé et aide médicale à mourir
Même à un âge avancé, il est possible de prévenir ou de retarder la maladie ou ses conséquences et contribuer à repousser le besoin de services plus intensifs et plus coûteux. Toutefois, le gouvernement du Québec consacre moins de 2 % de son budget de santé à la prévention.
La CDA recommande d’investir davantage dans la prévention en santé; de rendre accessibles et gratuits les services de santé auditive, visuelle et buccodentaire pour les personnes aînées; de bonifier l’accès à des services de santé mentale.
La CDA souhaite que Québec envisage d’augmenter les budgets alloués aux soins palliatifs en centre hospitalier et en centre d’hébergement et de soins de longue durée, plus particulièrement en ce qui concerne les services d’aide médicale à mourir. Elle invite Québec à revoir la Loi concernant les soins de fin de vie afin de rendre possibles les demandes anticipées d’aide médicale à mourir.
« Il est impératif de poursuivre et de pousser la réflexion sur les soins palliatifs et sur l’accessibilité à l’aide médicale à mourir », indique la CDA dans son mémoire. « Il s’agit d’une question de respect envers la volonté et la dignité de toute personne qui se trouve en fin de vie ».
--Revenus des aînés
Pour que les aînés puissent vieillir dans la dignité, il leur faut des revenus décents, c.-à-d. supérieurs au seuil de faible revenu, ce dernier se situant entre 24 083 $ et 32 682 $ après impôts pour une personne seule. Or, une personne de 65 ans et plus qui a droit uniquement à la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV) et au Supplément de revenu garanti (SRG) reçoit environ 18 000 $.
Pour remédier à cette situation, la CDA recommande de créer une nouvelle allocation pour les aînés qui n’ont pas un revenu suffisant à la retraite; d’augmenter la prestation de décès offerte à la succession jusqu’à concurrence de 5 000 $; de bonifier la prestation spéciale pour frais funéraires; de bonifier le crédit d’impôt pour les frais médicaux et diminuer le seuil d’admissibilité de 3 % à 1,5 % des revenus pour les 65 ans et plus.
Fondée en juin 2020, la CDA est un regroupement d’associations nationales de personnes aînées constituant un interlocuteur privilégié auprès du gouvernement pour les dossiers qui touchent ou qui rejoignent les préoccupations des personnes aînées québécoises, notamment en matière de revenus et de finance, de santé et d’hébergement.
Trad. : MET