Situation particulière en Outaouais
Un manque important de pharmaciens dans les hôpitaux
L’Association des pharmaciens des éta-blissements de santé du Québec (APES) véhicule deux messages. Premièrement, ils veulent plus de places dans le programme de formation des pharmaciens en milieu hospitalier.
Le Québec a deux programmes de formation, l’un à Montréal et l’autre à Québec. L’APES veut que le nombre de places passe de 70 à 85 ou 90.
Deuxièmement, l’APES veut que le salaire des pharmaciens en milieu hospitalier demeure compétitif.
« Le manque de pharmaciens dans les établissements de santé est quatre fois pire que le manque d’infirmières. La pénurie s’élève à 19% à la grandeur du Québec. Environ un poste sur cinq n’est pas comblé », dit Linda Vaillant, directrice générale de l’APES.
En Outaouais, le CISSSO a 40 postes de pharmaciens en milieu hospitalier, dont sept sont vacants et quatre pharmaciens prendront leur retraite sous peu.
« Nous ne demandons pas les mêmes salaires que dans le privé mais l’écart ne doit pas être trop important », dit Mme Vaillant.
Pour expliquer la pénurie, l’APES met en cause l’important écart qu’il y avait dans le passé entre le salaire des pharmaciens dans le privé et celui de ceux qui œuvraient dans le milieu hospitalier. En plus de la question des salaires, la formation pour la pratique en milieu hospitalier est plus longue – deux années de plus.
« Dans certains cas, l’écart de salaire était de 40 000$ et ceux qui gagnaient plus devaient étudier moins longtemps », souli-gnent les représentants de l’APES, « Certains candidats, après quatre années d’études, pouvaient gagner entre 100 000$ et 110 000$ en partant alors que des pharmaciens qui se dirigeaient vers le milieu hospitalier devaient encore étudier pendant deux ans. »
À un moment donné, la pénurie dans les hôpitaux a atteint 27% », dit Mme Vaillant, « La situation s’améliore lentement mais les salaires doivent être maintenus à un niveau semblable à ce qu’ils sont dans le privé. Ils n’ont pas besoin d’être égaux puisque le secteur public offre d’autres avantages tels que les bénéfices sociaux. L’environnement y est aussi très différent, très dynamique. »
En Outaouais, la province doit aussi considérer le salaire des pharmaciens de l’Ontario. Il est assez facile pour un pharmacien en Outaouais de se trouver un emploi plus payant de l’autre côté de la rivière où il y a aussi une pénurie.
« Le Québec est la seule province où le programme de maîtrise est offert; ailleurs au Canada, ils offrent un programme de résidence de cycle supérieur en pharmacie hospitalière d’une durée d’un an », explique les représentants de l’APES.
Ailleurs au Canada, il y a plus de pharmaciens qui proviennent de l’étranger tandis qu’au Québec, surtout à cause de la barrière linguistique, moins de pharmaciens étran-gers peuvent venir combler les postes vacants.
De plus, les étrangers qui viennent s’ins-taller au Québec doivent compléter une formation additionnelle de 16 mois. « C’est parce que les pharmaciens au Québec ont beaucoup plus de responsabilités que les pharmaciens d’autres pays tels que la France. »