Un fémur humain!
Le mystère plane toujours sur les ossements de l’église Saint-Paul
Laurent Robillard-Cardinal
Un rapport d’investigation du coroner du Québec, dont le Bulletin d’Aylmer a obtenu une copie au mois de février, contredit les propos tenus par l’archidiocèse de Gatineau indiquant que l’origine des ossements retrouvés sur le chantier de construction de la nouvelle église Saint-Paul à Aylmer était animale.
Le document, signé par le coroner, le 10 décembre 2014, indique qu’un os retrouvé sur le site et examiné le 15 juillet 2014 est d'origine humaine. « Il y a une tête fémorale humaine (fémur) dans ces fragments qui peut être identifié adéquatement. Les ossements sont probablement plus vieux que 100 ans. Le soussigné (le coroner) ne croyait pas qu’il était nécessaire de devoir procéder à des analyses plus détaillées pour tenter d'identifier ces restes à une personne en particulier », indique le rapport du coroner.
Questionné sur les nouveaux éléments apportés dans le rapport, Daniel Dezainde, le porte-parole de l’archidiocèse de Gatineau pour ce dossier inusité, était étonné de constater qu’un coroner avait publié un rapport et ses résultats. « Les archéologues que nous avons engagés avaient prouvé que les ossements étaient d’origine animale», a-t-il indiqué. Curieusement, le rapport du coroner mentionne que « les os ont été déposés au cimetière actuel dans la fosse commune qui contenait déjà des os qui semblent avoir été retrouvés dans le passé.» Par ailleurs, le coroner a déterminé que la cause de la mort de l’individu était probablement naturelle.
Rappelons qu’avant que le présent cimetière au coin chemin d’Aylmer et Samuel Edey soit ouvert, l’église Saint-Paul utilisait un cimetière à côté de son église et presbytère, béni, en 1841, par le père Désautels. L’ancien cimetière était situé juste au nord de la vieille église. En 1875, Mgr Joseph-Thomas Duhamel a suggéré que le conseil de la paroisse trouve un autre site. Peu après, l’abbé Antoine Brunet a acheté un terrain sur le chemin d’Aylmer, à quelques kilomètres du cimetière original de l’église.
En 1896, l’église a fait une demande auprès de la Cour Supérieure pour autoriser l'exhumation du vieux cimetière pour les réenterrer à nouveau. Le conseil de la paroisse a demandé aux paroissiens de transférer leurs parents et amis au nouveau cimetière. Toutefois, il est bien connu que l'exhumation n'était probablement pas complète. Le terrain est demeuré intouché jusqu'en 1957, date où le site fut pavé.