Un cadeau pas ordinaire : donner un rein de son vivant
Julie Murray
Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemble un miracle? Que peut opérer un geste de générosité? L’an dernier, deux familles l’ont appris. Au printemps 2014, un jeune homme qui habitait près de Syracuse, New York, a décidé de faire don de l’un de ses reins à un étranger. Il a insisté pour garder l’anonymat. Au même moment, Larry Secor de Montezuma, New York, a décidé de donner un de ses reins à son épouse, Marilyn, qui était sur une liste d’attente pour une transplantation de rein depuis deux ans et contrainte de subir la dialyse depuis neuf mois. Malgré le fait que les tests ont révélé que Larry n’était pas un donneur compatible, lui et Marilyn ont eu droit à une bonne nouvelle : le donneur anonyme, lui, était parfaitement compatible et Marilyn avait enfin droit à un nouveau rein.
Au lieu d’emprunter la voie facile, Larry a décidé d’aller de l’avant avec la chirurgie pour laquelle il s’était déjà préparé. Il a donc fait don d’un rein à une étrangère, Deanna Freeman, une dame de Watertown, New York, contrainte à la dialyse depuis huit ans. Le 27 mai 2014, à l’hôpital de Upstate University, les médecins ont procédé aux opérations d’échanges de reins – deux reins, provenant de deux donneurs vivants, ont donc été transplantés à deux receveurs.
Larry dit avoir donné son rein pour « donner au suivant. Si quelqu’un est prêt à donner un rein à mon épouse pour améliorer sa qualité de vie, alors, pourquoi ne pas donner au suivant? J’ai été témoin de la souffrance de Marilyn et comment cela a été lourd pour elle avec tous ces mois de dialyse. » À propos du donneur anonyme, Larry dit, « Je veux juste lui serrer la main. Ce qu’il a fait pour ma famille est extraordinaire. Il a ses raisons pour ainsi garder l’anonymat mais on ne peut pas assez le remercier pour ce qu’il a fait pour mon épouse, nos enfants et nos petits enfants. Maintenant, je peux regarder Marilyn jouer avec nos petits enfants plutôt que d’être prise sur le divan ou coucher dans le lit. C’est un miracle. »
La progression
de l’insuffisance rénale chronique
L’insuffisance rénale chronique est une maladie où les reins deviennent de moins en moins capables de débarrasser le corps de ses déchets; ce peut être très dangereux et même fatal. Parmi les premiers symptômes : perte d’appétit, fatigue, maux de tête, démangeaisons et peau sèche, nausées et perte de poids. Les principales causes en sont le diabète et la haute pression bien que certaines prédispositions héréditaires peuvent augmenter le risque de développer la maladie. Certains groupes de la population sont aussi plus à risque; c’est le cas pour les Afro-Américains, les Hispano-Américains, les Asiatiques, les habitants des îles du Pacifique et les Amérindiens.
C’est la mesure de la capacité des reins de filtrer les déchets qui détermine l’état de la progression de la maladie. À mesure que les reins faiblissent, les déchets s’accumulent et causent une quantité anormale de certains éléments chimiques dans le sang et les urines. Au stade un, alors que les reins fonctionnent encore plutôt normalement, le traitement consiste principalement à de l’observation et au contrôle de la pression. Toutefois, si les marqueurs dans le sang et les urines se détériorent, les gens sont progressivement étiquetés comme patients en stade deux, trois ou quatre.
Heureusement, tous les gens souffrant d’insuffisance rénale chronique ne progressent pas jusqu’au stade cinq, soit au stade terminal qui ne peut être traité que par dialyse ou par transplantation. Toutefois, certaines personnes présentent, dès les premiers stades, des signes précurseurs d’éventuelle insuffisance totale. De jeunes gens ayant des taux de composants chimiques dans le sang et les urines semblables à ceux d’une personne plus âgée peuvent être des candidats idéaux pour un don d’organe.
Donner de son vivant :
de meilleurs résultats pour tous
Le diabète et la haute pression sont toutes deux des conditions associés au vieillissement et on s’attend à ce que le nombre de cas augmente au fur et à mesure que la population vieillit. Selon les recherches, les gens qui reçoivent une transplantation de rein vivent mieux et plus longtemps – ils ne sont plus esclaves de l’appareil de dialyse. Les recherches indiquent que la transplantation offre un meilleur rapport coût/bénéfice et s’avère donc plus bénéfique pour notre système de santé qui, déjà, fait face à des défis compte tenu de la population vieillissante.
Pourquoi donner un rein?
Un bon candidat au don de rein est une personne qui ne présente pas de signes de maladie du rein ou autre problème de santé, en particulier le diabète, qui pourrait accroître les risques de maladie du rein dans l’avenir. Bien que la majorité des gens donnent un rein pour des raisons de liens affectifs, pour venir en aide à leur conjoint ou à un membre de leur famille, certaines gens décident tout simplement de « donner au suivant », d’offrir le cadeau de la vie à un étranger, un geste de générosité. Le docteur Karl Womer, professeur de médecine à Johns Hopkins University dit, « De plus en plus on rencontre des donneurs qui sont intéressés à donner un organe à quelqu’un qu’ils ne connaissent même pas. L’un des donneurs que j’ai connu dans le passé résumait bien la motivation de ces gens, « Ma vie ne serait pas complète si je mourrais avec mes deux reins sans pouvoir en donner un pour venir en aide à quelqu’un d’autre. »
Pensez globalement, donnez localement
Offrant ainsi à un étranger l’occasion d’une meilleure et plus longue vie, les gens qui donnent un rein de leur vivant font un sacrifice qui contribue à faire en sorte que notre monde soit plus joyeux et plus aimant. Ce sont des philanthropes dans le sens le plus vrai du terme.
Ici, à Aylmer, une dame a sérieusement besoin d’un rein. Cette dame et ses proches demandent aux lecteurs du Bulletin de considérer se joindre à cette communauté grandissante de gens qui sont prêts à donner une partie d’eux-mêmes d’une manière aussi intime et significative.
Pour obtenir plus d’information, adressez-vous à kidney.for.living@gmail. com