SQDC en grève: une entente de principe se dessine entre le syndicat de la CSN représentant et l’employeur
Sonia Roy
Le syndicat de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui représente plusieurs centaines d’employés de la Société québécoise du cannabis, a récemment annoncé via un communiqué qu’ « Une entente de principe est intervenue entre le Syndicat des employées et employés de la SQDC–CSN et leur employeur en fin de journée le 23 juin. Celle-ci sera bientôt présentée aux membres qui se prononceront sur tout son contenu. ». Cette nouvelle survient peu après une annonce faite le 5 juin 2022 par le syndicat, indiquant que les employés représentés comptaient exercer cinq journées de grève afin de protester contre les disparités salariales entre les sociétés d’État. Ces 13 succursales s’ajoutaient ainsi aux 22 succursales de la SQDC représentées par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), en grève illimitée depuis le 20 mai 2022. Parmi les 13 succursales de la SQDC–CSN, des grèves ont été menées à Montréal, à Trois-Rivières, à Québec ainsi qu’à Gatineau, à la succursale située au 73, boulevard de la Gappe. Notons que la nouvelle succursale de la SQDC située dans le secteur Aylmer (559, Chemin Vanier) n’est pas impliquée dans les activités de grève. L’entente de principe suit une annonce de grève pour la journée du 25 juin, qui avait été prévue et partagée à l’employeur quelques jours plus tôt. Maxime Nadeau, président du Syndicat des employées et employés de la SQDC–CSN, avait expliqué via le site internet de la confédération : « Nos négociations piétinent toujours et encore sur la question des salaires et l’employeur tarde à déposer une offre salariale respectable pour nous toutes et tous. À quelques jours de la Fête nationale, nous avons déclenché à nouveau la grève aujourd’hui, durant une semaine où l’achalandage sera encore très élevé, à un autre moment donc où notre expertise est fortement sollicitée. ».
Le mandat de grève des employés syndiqués de la SQDC concerne principalement un litige d’origine salariale. Les deux syndicats impliqués, qui représentent à eux deux plus de 500 employés, représentent également des employés de d’autres sociétés d'État, incluant la Société des alcools du Québec (SAQ). C’est en se basant sur plusieurs comparaisons des échelles salariales des deux sociétés (SQDC et SAQ) que les représentants des syndicats exigent présentement une offre de salaire raisonnable pour les employés. « À la SQDC, le taux horaire à l’entrée est de 17,12 $ l’heure et il leur faut environ huit ans avant d’atteindre le 12e échelon, qui est fixé à 21,23 $ l’heure. » indique Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services (FEESP–CSN). En comparaison, depuis l’adoption de leur nouvelle convention collective en 2021 dernier (également suite à plusieurs journées de grève), les employés de la SAQ touchent un salaire d’embauche de 22,59$. Sur le fil de presse de la CSN, quant à la question de la revendication d’un meilleur salaire semblable à celui des employés de la SAQ, Maxime Nadeau mentionne: « Voilà pourquoi nous revendiquons toujours la parité avec celles et ceux qui effectuent sensiblement le même travail que nous. Nous réclamons cette parité parce qu’une disparité de traitement de plus de 38 % existe entre nous, et ce, dès le premier échelon salarial. » Quant au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), des représentants de celui-ci ont invité leurs collègues représentés par la CSN à la méfiance concernant les offres de salaire de l’entente de principe : « Nous sommes en grève depuis 5 semaines afin de mettre la pression nécessaire sur l'employeur et nous n'accepterons aucune entente à rabais! Ce que nous voulons, c'est un salaire équivalent à nos collègues dans les autres sociétés d'État et ce, dès maintenant. ».
Légende photo: la devanture de la succursale de la SQDC à Gatineau, au 73, boulevard la Gappe.
Crédit photo: Sonia Roy