Résidence officielle de l’ambassade d’Arabie Saoudite
Un incendie criminel cause d'importants dégâts, chemin d’Aylmer
Une importante partie de l’histoire locale d’Aylmer s'est envolée en flammes le 12 mars dernier. L’imposante demeure d’intérêt patrimoniale situé au 478, chemin d’Aylmer, a subi des dommages irréparables. Le Service de sécurité incendie de Gatineau (SSIG) a estimé les dommages à plus de 1,5 millions de dollars.
Les pompiers sont arrivés sur les lieux juste après mi-nuit alors que « de la fumée émanait des fenêtres de la résidence officielle de l’ambassade d’Arabie Saoudite », a précisé Richard J. Groulx, chef aux opérations. « Le personnel a eu beaucoup de difficulté à établir des jets d’attaque à cause de la distance importante et qu’aucun accès à la résidence n’était déblayé », a expliqué Richard J. Groulx, chef aux opérations.
En conséquence, de nombreux pompiers ont dû dénéiger la route afin de permettre aux unités en renfort d’approcher le bâtiment. Ensuite, les pompiers ont procédé à une attaque agressive, mais à la suite de l'effondrement d’une partie du plancher du rez-de-chaussée, un superviseur a retiré le personnel de l’intérieur de l’édifice ; les pompiers ont ensuite adopté une position plus défensive. Finalement, le feu a été déclaré sous contrôle vers 4 h 20. La cause de l’incendie demeure inconnue, mais une enquête a été ouverte.
« C’est une tragédie de perdre une telle maison. Le chemin d’Aylmer, c’est une richesse patrimoniale », a indiqué Micheline Lemieux, présidente de l’Association du patrimoine d’Aylmer.
Puisque que la maison n’est plus, il est certain que la propriété de 36 880 m2 devient un site de grand intéret pour des promoteurs immobiliers.
Mme Lemieux souligne qu’il sera important de prendre en considération la richesse patrimoniale du chemin d’Ayl-mer et que le patrimoine de demain se construit aujourd'hui.
Même si la maison ravagée par les flammes n’était pas citée, elle avait presque 80 ans. Elle fut constuite vers 1937 alors que J.R. Booth fils achète la demeure connue à cette époque sous le nom de « Fontaine Val ». Ce nom fut donné par Aimé Lafontaine, un ancien juge de la Cour supérieur qui a résidé dans la maison Fontaine Val durant plusieurs années avec sa famille à la fin du 19e siècle.
Après avoir acquis la maison, M. Booth détruit l'ancienne demeure afin d’y ériger une résidence seigneuriale. Selon le livre de la feu historienne Diane Aldred, intitulé Le Chemin d’Aylmer Une histoire illustrée, la maison « contenait une salle de cinéma pouvant accueillir 50 personnes. La salle de jeux, autour de la laquelle gravitait une vie mondaine flamboyante, était un point d’attraction pour les gens qui menaient la grande vie et jouaient gros jeu aux dernières heures de la crise. »
Après les fêtes, c’est le président de Revlon Canada, M. C.T. Thomas qui achète la grande propriété en 1942. C’est lors de cette période que naît une cavalière de réputation internationale.
Encore selon le livre de Mme Aldred, « En 1954, portant le col du Ottawa Valley Hunt Club, Shirley, (la fille de M. Thomas) devient la première femme de l’histoire à gagner le championnat individuel de saut en hauteur d’Irlande lors du du concours hippique de Dublin. »
Ensuite la maison est acquise par la République de Zambie, la Confédération canadienne des teamsters et finalement par l’ambassade de l’Arabie Saoudite.