Répandre un message d’amour et de bonté
76 ans et six fois le tour du monde à vélo et en kayak
Hans Frischeisen est né en 1941 dans la ville de Kaliningrad qui faisait alors partie de l’Allemagne. Maintenant âgé de 76 ans, il vit avec son épouse à Reno, Nevada (É.-U.). Il est venu au Québec pour rendre visite à ses amis Roger et Michelle Aubrey qui vivent à Aylmer et qu’il a rencontré lors d’une croisière de San Diego à Hawaï il y a plusieurs années.
L’histoire de M. Frischeisen est particulièrement extraordinaire du fait qu’il est arrivé ici à vélo, ayant parti de Victoria, C.-B. , dans le cadre de son sixième tour du monde à vélo et en kayak (si nécessaire). Il a quitté Victoria le 7 juin dernier et il est arrivé ici un mois plus tard sans avoir pris une seule journée de repos. Il ne transportait avec lui qu’un petit sac contenant quelques effets personnels.
Ce sixième tour du monde se fera en trois temps. La portion nord-américaine sera complétée en partant d’Aylmer pour se rendre à Gaspé. Il parcourra ensuite la Russie, le Kazakhstan et la Chine.
Maintenant retraité après avoir travaillé comme représentant des ventes pour IBM et suivi une formation en naturopathie, M. Frischeisen a entrepris de parcourir le monde à vélo et en kayak en 1990. Son premier tour du globe fut plutôt à l’horizontal, au-dessus de l’équateur. Il est parti du Golden Gate Bridge de San Francisco et a pédalé direction est jusqu’à la ville de New York. Il a ensuite pris un avion pour se rendre en France et poursuivre son périple en Europe et en Asie.
Il a par la suite complété quatre autres tours du monde, toujours à vélo et en kayak. À certains moments, son épouse l’a suivi en voiture. Parfois un ou deux de ses fils l’ont accompagné à vélo ou ontpagayé à côté de lui. Mais la plupart du temps, il était seul. Il prend son temps et pour chacun de ses tours, il y va par portions étalées sur quelques années. M. Frischeisen estime qu’il a parcouru environ 193 000 km.
Il a dû faire face à plusieurs défis au cours de ses aventures mais selon lui, le plus mémorable fut la descente en kayak de rapides en Sibérie. Son kayak s’était renversé et il a pu échapper de justesse aux eaux glaciales pour ensuite s’apercevoir que le village le plus près était abandonné. Il a donc repris la voie des rapides jusqu’au prochain village où il a reçu un accueil chaleureux dans une maison, avec de quoi manger et boire. Il dit que ses expériences contribuent grandement à sa croyance aux anges gardiens.
Quand M. Frischeisen était âgé de presque quatre ans, Kaliningrad appartenait à l’Allemagne et son père fut enrôlé dans l’armée. Son père avait conseillé sa mère pour qu’elle reconnaisse les signes qui indiqueraient qu’elle devrait quitter Kaliningrad avec son fils. Le jour où elle a entendu l’artillerie russe, la mère de M. Frischeisen a pris quelques effets précieux et s’est enfuie à vélo avec son fil. En un mois, 300 000 civils avaient été tués à Kaliningrad. « Un vélo m’a pour ainsi dire sauvé la vie », dit-il.
Quand on lui a demandé pourquoi ces aventures en vélo et en kayak, il a rit. « Ça aide d’être un peu fou », dit-il, « J’ai aussi cet amour pour la terre et je ne crois pas que cette culture que nous avons développée, avec cet amour des automobiles, est très saine pour notre planète. J’aimerais protéger la valorisation du vélo et du kayak qui ne détruisent rien sur notre planète et qui vous montrent que vous pouvez avoir beaucoup de plaisir, en apprendre beaucoup, améliorer votre santé et profiter d’aventures. Même à près de 77 ans. »
M. Frischeisen explique aussi que grâce à son expérience avec les gens de la Mongolie et de l’Iran, il a pu se rendre compte que ces gens étaient les plus accueillants au monde, chose à laquelle il ne s’attendait pas. Quand on lui a demandé s’il avait un message pour les gens, il n’a pas hésité : « Le monde est rempli d’amour et de bonté. Ça c’est certain. »
(Trad.: CB)