Québec veut 25 000 nouvelles éducatrices en services de garde d’ici 2026
Stéphane Berimbere
Afin de répondre aux besoins de main-d’œuvre actuels et futurs dans le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE), le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, et le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, ont lancé une grande offensive, le 17 janvier dernier, dans le cadre de l’Opération main-d’œuvre du gouvernement du Québec. Les mesures annoncées, qui représentent un investissement de près de 300 millions de dollars, permettront de recruter 18 000 nouvelles éducatrices, en plus d’en qualifier 7 000 autres déjà en poste dans le réseau actuel d’ici 2026.
« Pour la première fois depuis la création du réseau il y a 25 ans, le gouvernement pose des gestes concrets pour attirer de nouvelles personnes dans ce métier exceptionnel et surtout, essentiel pour nos enfants, mais aussi pour toute la société », a dit le ministre Lacombe. « Ces mesures s’ajoutent aux ententes historiques conclues avec les syndicats il y a quelques semaines pour améliorer les conditions de travail dans nos services de garde ».
Les étudiantes inscrites à la formation collégiale Techniques d’éducation à l’enfance, d’une durée de trois ans, seront admissibles au nouveau programme de bourses Perspective Québec, dont la mise en place est prévue en septembre prochain. Les étudiantes pourront toucher une bourse de 1 500 $ par session à temps plein qui est suivie avec succès, soit un total de 9 000 $ pour les trois années.
« L’essence de l’Opération main-d’œuvre, c’est de mettre les bouchées doubles en multipliant les solutions pour contrer la pénurie de main-d’œuvre qui sévit notamment dans les services essentiels », a déclaré le ministre Boulet. « Dans le cas de la petite enfance, les besoins sont très importants, mais je suis persuadé qu’avec l’ensemble des moyens déployés, notamment les nombreuses mesures de soutien à la formation et au développement des compétences du ministère, nous arriverons à atteindre notre objectif ».
À compter du printemps 2022, le gouvernement offrira un soutien financier aux employeurs pour favoriser les démarches de reconnaissance des acquis et des compétences menant à l’obtention d’une attestation d’études collégiales (AEC). La subvention versée à l’employeur permettra au personnel éducateur d’être libéré pour se préparer aux évaluations et suivre les formations manquantes, le cas échéant, tout en maintenant le lien d’emploi avec l’employeur.
Une autre mesure prévue est d’offrir, dès l’automne prochain, un service centralisé d’attestation de qualification professionnelle à tous les travailleurs qui veulent faire reconnaître leur qualification. Ce service permettra à ceux qui le souhaitent d’obtenir plus rapidement une attestation de qualification permanente.
Les personnes sans emploi pourront aussi suivre une formation accélérée de 90 heures afin d’occuper rapidement un emploi de personnel éducateur non qualifié. La formation comprend des cours de secourisme et du contenu sur l’approche éducative ainsi que sur la santé et la sécurité des tout-petits. Les personnes qui suivent cette formation seront même admissibles, sous certaines conditions, à la bonification temporaire du soutien du revenu pour la formation, qui permet de toucher une allocation de 475 $ par semaine. Cette formation pourra s’inscrire dans un cheminement plus long menant à la qualification et sera offerte dans l’ensemble du réseau collégial. Les premières cohortes débuteront leur formation en mars 2022.
Le gouvernement tente même d’attirer des travailleuses de la petite enfance plus âgées qui ont pris leur retraite. Une prime salariale de 6,6 % sera accordée à celles qui accepteront de revenir prêter main-forte au réseau. Cette mesure temporaire sera en vigueur jusqu’en mars 2023.
Trad. : MET