Québec libère 250 M$ pour la construction de logements abordables
Sophie Demers
La pénurie de logements abordables n’a cessé de s’aggraver au cours des dernières années et frappe maintenant toutes les régions du Québec. À l’échelle de la province, de plus en plus de gens peinent à se loger.
Le 29 octobre, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec, Andrée Laforest, a annoncé que le gouvernement rend disponible plus de 250 M$ pour rénover le parc existant de logements communautaires et construire de nouveaux logis.
Ce sont ainsi 923 projets d’habitation, répartis dans toutes les régions du Québec, qui sont actuellement admissibles au Programme d’aide financière visant la préservation du parc immobilier communautaire et qui pourront être rénovés. De ce nombre, 52 sont situés dans la région de l’Outaouais.
L’annonce est rendue possible grâce au dénouement d’une impasse, en juin 2020, par la ministre Laforest. En effet, après plus de 20 ans de discussions infructueuses, le gouvernement du Québec et ses partenaires se sont entendus sur une façon d’investir les 225 M$ accumulés dans le Fonds québécois de l’habitation communautaire (FQHC). Auparavant, aucun gouvernement n’avait réussi à s’entendre avec les organismes propriétaires sur la redistribution des sommes accumulées dans le FQHC.
Créé en 1997, le FQHC devait recevoir et distribuer les contributions provenant de tous les organismes propriétaires de logements construits et subventionnés par l’entremise des programmes AccèsLogis Québec, Logement abordable Québec – volet Social et communautaire et Achat-rénovation pour la réalisation de logements coopératifs et sans but lucratif.
Mais, faute d’entente sur l’utilisation des sommes perçues, un comité de cogestion, composé de représentants du Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH), de la Confédération québécoise des coopératives d’habitation (CQCH), du Regroupement des offices d’habitation du Québec (ROHQ) et de la Société d’habitation du Québec (SHQ), a veillé à la bonne gestion des sommes accumulées jusqu’à ce jour.
L’annonce s’inscrit dans la volonté du gouvernement du Québec d’améliorer et d’augmenter, grâce aux programmes de la SHQ, l’offre de logements abordables disponibles dans toutes les régions. Les organismes qui souhaiteront bénéficier du programme de rénovation pourront présenter une demande.
« Ce sont des milliers de familles qui bénéficieront de ces logements abordables et qui verront leur qualité de vie améliorée », a déclaré Mme Laforest.
Selon l'Indice du logement locatif canadien (ILLC), le logement est généralement considéré comme abordable si un ménage consacre moins de 30 % de son revenu avant impôt au loyer et aux services publics. Dans la région de Gatineau, les ménages ayant les plus faibles revenus utilisent 59 % de leur revenu pour se loger. En ce qui concerne les différents types de ménages locataires, 37 % des femmes monoparentales avec enfants consacrent 30 % de leur revenu au loyer et aux services publics, suivies des hommes monoparentaux avec enfants (26 %).
D’après un rapport de la Ligue des droits et libertés (LDL) sur la situation du logement à Gatineau, la pandémie de Covid19 a eu des conséquences négatives sur les populations les plus vulnérables de la région en compliquant sérieusement la recherche d’un appartement, mais aussi, en contribuant à l’appauvrissement de certains ménages et en précarisant encore davantage les personnes sans domicile fixe.
Trad. : MET