Projet d’école sur la glace
Laurent Robillard-Cardinal
La construction de l’école primaire dans le quartier des Jardins Lavigne rencontre un obstacle. L’automne dernier, la Commission scolaire des Portages-de-l’Outaouais (CSPO) et Gatineau ont découvert un ruisseau lors d’une visite du site où l’école devait être construite. « Nous avons reçu le financement ministériel au printemps dernier et nous avions identifié un terrain dans les Jardins Lavigne. Toutefois, nous devons obtenir une évaluation environnementale avant d’aller de l’avant », dit Johanne Légaré, présidente de la CSPO, « Nous avons déjà sélectionné les professionnels, les architectes, les ingénieurs, mais comme un ruisseau a été découvert, nous avons besoin de l’approbation du ministère du Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques avant de procéder à l’élaboration des plans et devis. Si le ruisseau représente un enjeu trop important, nous devrons trouver un autre terrain. »
Avant d’entreprendre la construction, la CSPO doit obtenir un permis de construction et acheter un terrain de la Ville, toutefois, Gatineau doit obtenir une évaluation du ministère au préalable. Quand le Bulletin a communiqué avec le ministère, ce dernier n’avait pas encore reçu de demande d’évaluation du lot. L’évaluation devrait avoir lieu après la fonte des neiges.
Si le ministère juge que le terrain est impropre à la construction, la CSPO devra reculer de quelques cases. « C’est le terrain le plus stratégique. Les enfants pourraient marcher pour se rendre à l’école. Si la construction s’avère impossible, nous devrons chercher ailleurs, mais il n’y a pas beaucoup de lots vacants dans ce voisinage. Cela fait maintenant deux ans que j’en cherche un autre, mais en vain, » dit Mario Crévier, commissaire scolaire. Ce manque d’espace est le résultat d’une mauvaise planification urbaine. « Aujourd’hui, nous avons une meilleure approche. Nous pensons d’abord à l’école avant d’entreprendre la construction d’un nouveau développement, comme pour le quartier Connaught. »
Peu importe ce qu’il adviendra de l’évaluation du ministère, la découverte du ruisseau a occasionné des délais pour la CSPO. « Oui, nous sommes un peu retardés à cause de cette évaluation environnementale, mais de telles évaluations sont choses courantes. Nous avons dû en faire faire une pour l’école du quartier Connaught. J’espère toutefois que le ministère procédera rapidement. Nous ferons probablement face à des délais de quelques mois, mais, une fois le feu vert donné, nous espérons lancer l’appel d’offres dès le mois de juin », dit Mme Légaré, « Retarder la construction de l’école ne serait pas à notre avantage. » L’ouverture de l’école est prévue pour septembre 2016. La CSPO a besoin de cette école puisqu’elle continue de devoir jongler avec les surplus d’élèves, situation qui cause des maux de tête aux familles, ce que le député du Pontiac souhaite éviter. « À l'avenir, une meilleure coordination entre le gouvernement provincial et les commissions scolaires serait importante pour s’assurer que la demande soit bien comprise par toutes les parties. L’objectif, ici, est de minimiser l’impact sur les enfants », dit André Fortin.
Nous avons reçu une demande de la CSPO pour la construction d’une école dans Aylmer-Nord et le besoin est
indéniable », dit André Fortin, député du Pontiac, « Compte tenu de la croissance importante de la population, la réponse de la province est favorable. Bien que l’école (du quartier Connaught) qui doit ouvrir en 2015 aidera à absorber une partie du surplus d’élèves, ce ne sera pas suffisant. » Le député du Pontiac dit qu’il s’assurera que l’évaluation sera complétée le plus tôt possible. « Les évaluations sont là pour le bien de la population. Je peux toutefois comprendre que des délais potentiels peuvent être une source de frustrations pour les parents », ajoute M. Fortin.
Un porte-parole de Gatineau a confié au Bulletin que la Ville collabore avec la CSPO pour compléter les évaluations
requises et faire en sorte que ce projet se concrétise. « On ne s’attend pas à une décision finale avant l’été 2015 », ajoute le porte-parole.
La CSPO exerce aussi des pressions auprès du ministère de l’Éducation pour un agrandissement des écoles Notre-Dame-de-la-Joie de Luskville et des Deux-Ruisseaux du Plateau. « Ces projets sont sur des propriétés de la CSPO; cela devrait donc prendre moins de temps que la construction d’une nouvelle école », dit Mme Légaré. Les choses semblent bien se présenter pour la CSPO.
« L’agrandissement de l’école Notre-Dame-de-la-Joie est une priorité. L’école est remplie à capacité et a besoin d’un agrandissement dans les plus brefs délais. Les nombres et nos projections le dictent. Le ministère en fera l’évaluation lors de la prochaine ronde de financement », ajoute M. Fortin.