Plan climat de Gatineau : Vers la carboneutralité
Lors de la séance du conseil municipal du 5 octobre, la Ville de Gatineau a adopté la première phase de son Plan climat afin d'organiser une réponse collective face à l'urgence climatique. Ce plan établit un cadre d'action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et s'adapter aux changements climatiques. Il est le fruit d'un effort de mobilisation depuis 2018 et répond aux attentes exprimées lors de la consultation publique tenue au printemps 2021.
Rappelons que d'ici 2030, la Ville souhaite réduire ses GES liées aux activités municipales de 50 % par rapport à 2015. De plus, Gatineau vise une réduction de 35 % pour les GES de la collectivité. D'ici 2050, la Ville aspire à la carboneutralité tant pour l'organisation municipale que la collectivité. Pour répondre aux défis climatiques, des investissements de 104 M$ et l'affectation de 56 employés municipaux sont nécessaires.
La démarche du Plan climat se veut évolutive et continue, guidée par la participation de tous les acteurs de la collectivité gatinoise. En 2030, Gatineau aura fait ses premiers pas vers la carboneutralité et ses engagements face aux changements climatiques.
Les mesures d'adaptation du Plan climat découlent d'une analyse des risques et vulnérabilités de la collectivité face aux changements climatiques. La Ville a expliqué que quatre principes directeurs ont été établis pour la mise en œuvre du Plan climat, soit : 1) Faire preuve d'exemplarité dans l'action municipale face aux enjeux climatiques : en intégrant l'action climatique au cœur des pratiques de l'organisation municipale; en faisant preuve d'ambition; en communiquant les progrès de manière transparente. 2) Assurer la mobilisation de l'ensemble de la collectivité gatinoise dans l'action climatique : en collaborant activement avec les acteurs du territoire; en démocratisant l'action climatique; en lançant des débats publics. 3) Passer à l'action selon une approche rationnelle, immédiate et équitable : en planifiant des projets de développement durable; en préservant les infrastructures naturelles du territoire gatinois; en mettant en place des mécanismes pour assurer la réalisation des actions et des aspirations environnementales. 4) Établir un cadre permettant d'anticiper les besoins futurs de lutte contre les changements climatiques : en développant une connaissance globale du territoire; en élaborant des mesures de réglementation financière pour assurer l’atteinte des objectifs du Plan climat.
À travers ces domaines d'action ont été identifiés 12 chantiers prioritaires et 44 actions impliquant une évaluation selon plusieurs critères. Le contenu du Plan climat s'articule autour des sept domaines d'action suivants : urbanisme et infrastructures naturelles et bâties; transport; bâtiments; matières résiduelles; sécurité civile et gestion de crise; économie locale et alimentation; gouvernance, financement et mobilisation citoyenne.
Établi à partir de renseignements obtenus lors de consultations publiques auxquelles ont participé des intervenants locaux, des dirigeants communautaires et des résidents au printemps dernier, la Ville affirme que le Plan climat répond directement aux demandes et aux attentes du public en matière d'action environnementale.
Qualifiant le Plan climat de stratagème purement politique pour gagner l’approbation du public, le conseiller du district de Deschênes, Mike Duggan, a déclaré au Bulletin d’Aylmer que, sans que la Ville ne mène de mesures concrètes pour atteindre ses objectifs, l'action environnementale est ultimement la responsabilité de chacun.
« Si les citoyens doivent prendre les politiciens au sérieux, peut-être que ces derniers devraient conduire des voitures électriques pour montrer l'exemple », a déclaré M. Duggan, affirmant que la Ville a investi beaucoup d’argent, de temps et d'efforts dans la protection de l'environnement au cours des dernières années. « Au lieu de parler, nous devrions joindre le geste à la parole… tant que les gens ne commenceront pas à changer leur consommation pour de vrai, ce n'est qu'un bout de papier que les politiciens peuvent utiliser pour attirer l'attention et s'en éloigner quand ce n'est plus un sujet sexy ».
Affirmant que la Ville n'a d'autre choix que de prendre ses responsabilités pour s'adapter aux changements climatiques, le conseiller du district de Lucerne, Gilles Chagnon, a mentionné au Bulletin d'Aylmer que l'adoption du Plan climat est un pas logique dans la bonne direction.
Il ajoute qu'il est également essentiel que les résidents fassent leur part pour aider Gatineau à réaliser ses aspirations en matière de carbone zéro et qu'ils s'appuient sur des sources locales d'expertise comme les organismes environnementaux, les chercheurs et les entités gouvernementales fédérales et provinciales. « Nous devons vraiment travailler ensemble », a dit M. Chagnon, affirmant que les quatre prochaines années seront une période de transition importante pour le virage de la ville vers l'énergie et l'économie vertes. « Nous devons absolument faire appel à de véritables experts. Je pense que ce sera la clé de notre prise de décision ».
Soulignant l'engagement de la Ville de Gatineau dans la lutte aux changements climatiques au cours des dernières années, la présidente de la Commission sur le développement du territoire, l'habitation et l'environnement et conseillère du district du Plateau, Maude Marquis-Bissonnette, a déclaré que le nouveau Plan climat représente un pas important vers la recherche de solutions plus novatrices pour que Gatineau fasse sa part dans la protection de la planète.
« Le Plan Climat ouvre un nouveau chapitre en la matière avec une action climatique plus intégrée et inclusive pour répondre aux défis posés par une transition de notre société vers la sobriété carbone et l'adaptation aux aléas climatiques présents et à venir », a mentionné Mme Marquis-Bissonnette.
De plus amples renseignements sur le Plan Climat, y compris les résultats du processus de consultation, sont disponibles sur le site Web de la Ville.