Projet haute densité sur le chemin Vanier?
Nouvelle rue près de l’école Rapides-Deschênes; noyers cendrés menacés
Julie Murray
La grande propriété située au 147-149 chemin Vanier, juste au nord de l’école primaire Rapides-Deschênes, est à vendre au prix de 850 000$. On trouve sur cette propriété une maison de 24 pièces construite en 1971, un grand boisé et un espace ouvert. Une partie de cet espace ouvert pourrait être remplacée par un projet domiciliaire à haute densité.
Évaluation environnementale complétée
La propriété a été subdivisée en sept lots mesurant entre 2 024 mètres carrés et 3 846 mètres carrés. L’agence immobilière responsable de la vente de la propriété indique qu’une évaluation environnementale du site a été faite le 18 décembre 2013 par la firme CIMA+. Cette étude avait été mandatée pour déterminer si la propriété était contaminée par un déversement d’huile à chauffage qui s’était produit en 1989 un peu plus au nord, soit au 153 chemin Vanier. La firme d’ingénierie a testé deux endroits du côté nord de la propriété, le 28 novembre 2013 et a conclut que toutes traces d’hydrocarbures, de métaux lourds et autres toxines étaient dans les limites acceptables pour des usages de types résidentiel, récréatif, commercial et institutionnel.
Un grand développement?
La propriété a été mise en vente le 19 février 2015. L’annonce indique : « Très grande maison …, 5 minutes du Pont Champlain, 7 lots de plus ou moins 22 000 pc chacun, le dernier lot est sur la rue Faubourg, ou il y a les services d’aqueduc et d’égout. Possibilité de développer près de 20 portes !!! »
Selon la Ville, la rue Faubert se termine par un cul-de-sac temporaire. Le projet Faubourg du Rivage, un projet avoisinant en construction, a besoin d’un raccordement entre la rue Faubert et le chemin Vanier, formant une intersection avec la rue Calvados.
Le conseiller Bégin n’est pas d’accord
Le conseiller Richard Bégin a confié au Bulletin : « Quand j’ai vérifié le zonage, il m’est apparu clair que même si Mme Leclair a subdivisé sa propriété (et je ne sais pas au juste comment elle a pu le faire puisque cela a eu lieu pendant le mandat de mon prédécesseur), le zonage actuel ne permet que des maisons d’un ou deux étages, sur des terrains d’un acre. »
« Je vais suivre ce dossier de près », dit M. Bégin, « et je m’opposerais à un changement de zonage pour raccorder la rue Faubourg au chemin Vanier. Si l’on tentait un changement au zonage, le comité de planification devrait avoir recours à une consultation publique. »
Suite à cette proposition, certains résidents s’inquiètent de la perte de noyers cendrés. Toutefois, Gatineau dit que « tout développement est soumis aux règlements concernant la plantation d’arbres et l’intégration architecturale d’un secteur en développement… dans le développement Faubourg du Rivage, 28 noyers cendrés ont été abattus par le promoteur. » Le promoteur doit rencontrer les exigences de la Ville, soit de planter dix arbres pour chaque arbre abattu – donc, 280 arbres dans le cas présent. Le porte-parole de la Ville a ajouté que « Les échanges préliminaires indiquent que la rangée d’arbres sur la propriété serait préservée. » Toutefois, cette rangée d’arbres auquel on fait référence est située le long de la propriété des Rapides-Deschênes et on ne parle pas la riche végétation à l’intérieur de la propriété.
Pour ce qui a trait aux noyers cendrés qu’on a promis aux résidents de préserver ou de remplacer, le Conseiller Bégin a dit au Bulletin qu’il allait examiner cette question puisqu’on est maintenant en 2015.
Une perte permanente pour les élèves
Luc Côté, un ancien professeur d’éducation physique à l’école Rapides-Deschênes, qui dirige un camp sportif pour les enfants, est très déçu de cette perte d’arbres. « La forêt dans laquelle j’amenais jadis mes élèves est complètement disparue. Nous leur y avons enseigné le ski de randonnée, l’orientation et joué des jeux de proies et de prédateurs pour qu’ils comprennent comment les animaux vivent et les principes de la chaîne alimentaire. Les jeunes ont appris comment les lapins, les aigles, les loups et les chasseurs vivent ensemble », se rappelle M. Côté, « D’anciens élèves, maintenant âgés de 40 ans, me racontent le plaisir qu’ils ont eu et tout ce qu’ils y ont appris. Les élèves n’ont plus cette occasion. C’est honteux. Mais les écoles ne peuvent pas acheter ce terrain et, l’argent passe toujours en premier. »(Trad.: CB)