Nouvelle épicerie zéro déchet dans le Plateau
Les habitants du secteur du Plateau peuvent maintenant faire leur épicerie en n’utilisant aucun emballage. Le Marché Brut, qui est une épicerie zéro déchet, a ouvert ses portes le 10 mars dernier dans le projet AGORA.
Le principe se décrit comme suit : le client apporte ses propres contenants, les pèse à l’entrée, note le poids des contenants, les remplit d’aliments et paie seulement pour le poids de la nourriture.
Le marché offre les produits de base comme les fruits et légumes, les huiles, une boulangerie, une fromagerie, une boucherie, plusieurs variétés de savon et des aliments secs comme des noix, des pâtes et des épices.
« Notre mission n’est pas de réduire à tout prix les déchets, c’est de contribuer à un système alimentaire qui est sain et plus durable, et la réduction des emballages s’inscrit dans cette démarche », souligne la propriétaire, Laura Bisson.
La plupart des aliments sont biologiques et l’épicerie essaie de s’approvisionner en majorité auprès d’entreprises locales. « On veut promouvoir la culture de proximité et les producteurs locaux le plus possible », ajoute-t-elle.
Tous les besoins, un endroit
Mme Bisson a toujours eu un intérêt pour la santé et la nutrition. Sa démarche d’ouvrir une épicerie minimaliste vient d’un besoin personnel. « Il y a trois ans, j’ai eu une exaspération d’avoir de la difficulté à m’approvisionner facilement. Il fallait toujours faire plusieurs magasins et aller directement à la ferme. Je voulais un magasin où l’on retrouve un peu de tout sur place. Je me suis dit : personne ne le fait, alors je vais le faire! ».
L’emplacement a aussi été choisi avec soin. Le projet AGORA est un milieu de vie axé sur le développement durable. L’objectif est que la plupart des commerces répondant aux besoins des citoyens soient accessibles à distance de marche. Le Marché Brut se situe aux abords d’une rue piétonnière. « Les gens peuvent se promener, aller prendre un café, venir faire leur épicerie, retourner chez eux, tout est proche, c’est pratique », explique la propriétaire.
La pandémie a évidemment ralenti le processus. Elle n’a pas pu obtenir son financement immédiatement et la construction de l’AGORA a été interrompue. « Imprévus, imprévus, imprévus », résume Mme Bisson.
Contrer le gaspillage alimentaire
Chaque année, un Canadien produit en moyenne 79 kg de déchet, selon un nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Ce sont trois millions de tonnes de nourriture qui se sont retrouvées à la poubelle en 2019 au Canada. En ajoutant au gaspillage individuel, 14 % des aliments produits dans le monde sont perdus avant même d’arriver sur le marché. C’est ce qu’a révélé l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Laura Bisson affirme que l’épicerie zéro déchet aide à contrer le gaspillage alimentaire, puisque l’on s’y procure seulement la quantité dont on a besoin. Elle cherche activement des organismes qui se chargent des aliments qui ne sont pas en état d’être vendus, comme les fruits et légumes présentant des défauts. Ils peuvent les transformer et les remettre en circulation.
La Boite à Grains à Aylmer et dans le Plateau offre aussi une sélection de produits en vrac.