Nouvelle clinique de dépistage et de prévention des ITSS en Outaouais
Après certaines pressions exercées par le public, le CISSSO annonçait, le 7 juin, l’ouverture d’une clinique de dépistage et de prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) à Hull.
La clinique offrait déjà des services de counseling, de vaccination et de dépistage pour la population de l’Outaouais. La nouvelle clinique sera située à l’intérieur de l’ancien CLSC du Vieux-Hull, au 85, rue Saint-Rédempteur. L’équipe de professionnels sera composée d’une infirmière, d’une infirmière praticienne et d’un médecin.
La clinique sera ouverte pour les patients « avec rendez-vous » le lundi, de 8 h 30 à16 h 30, et le mercredi, de 13 h à 21 h. Les heures d’ouverture pour le « sans rendez-vous » seront les mardis et jeudis entre 13 h et 20 h 30.
On compte plus de 2000 cas d’infections répertoriées à chaque année depuis cinq ans en Outaouais. En 2014, plus de 1000 cas d’infection à chlamydia ont été déclarés, soit une hausse de 25% en comparaison avec 2008.
En plus des infections à chlamydia, les cas de syphilis sont à la hausse. En 1998, le Québec en comptait trois cas, alors qu’il en comptait 671 en 2012. En 1996, aucun cas de syphilis n’était rapporté en Outaouais toutefois, dix ans plus tard, il y en avait 17. Alors que cette infection touchait déjà principalement des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, depuis quelques années, la syphilis affecte aussi des hétérosexuels entre 20 et 24 ans.
Yves Séguin, directeur du Centre d’intervention et de prévention en toxicomanie de l’Outaouais (CIPTO), se réjouit de cette initiative tout en soulignant qu’il faut faire davantage.
« Avec cette clinique, on dispose d’heure pour faire du dépistage auprès de gens qui se sont injectés, ou ont inhalé, des drogues ou encore ont participé à des activités sexuelles risquées. Ce qu’il nous faut, c’est une clinique offrant des soins complets en santé sexuelle avec un médecin sur place de telle sorte que les gens, comme c’est le cas à Ottawa, peuvent obtenir des services anonymes de dépistage sans rendez-vous pendant la semaine et même en fin de semaine », a-t-il confié au Bulletin.
M. Séguin aimerait aussi bien voir, un jour, une clinique à la portée de tous avec peu d’exigences pour obtenir des services médicaux pour traiter, par exemple, l’hépatite C.
« Plusieurs personnes traversent la rivière pour le genre de services que la nouvelle clinique offrira; malgré cela, plusieurs continueront de traverser la rivière », dit M. Séguin.
Danielle Lanyi, directrice générale de « Connexions Resource Centre », confiait au Bulletin que pour elle, cette nouvelle clinique et une bonne nouvelle.
« Il sera important de bien faire la promotion de cette nouvelle clinique de manière à ce que les gens connaissent son existence », dit-elle, « Nous savons que les ITSS sont à la hausse dans tous les groupes d’âge. Le traitement devient ainsi accessible à une population plus large, même à celle d’Ottawa. Le fait d’exercer de la pression sur le CISSSO a sûrement contribué à ce qu’il examine l’organisation de ses services. »
(Trad: CB)