Ne ratissez pas ou ne "rangez" pas les jardins plus tôt : Quelqu'un est là
Nous pouvons sentir l'approche du printemps. C'est dans la pluie, c'est dans l'eau de fonte qui coule dans les fossés. C'est cette riche odeur de terre humide... et les coups de klaxon des Vs de bernaches du Canada, qui reviennent à l'ouverture des cours d'eau.
Nous accueillons déjà des oiseaux migrateurs tels que les merles bleus de l'Est, les vautours à tête rouge et les crécerelles d'Amérique, tandis que nos résidents, tels que les chardonnerets jaunes, arborent leur plumage nuptial.
Et nous sommes reconnaissants que l'herbe soit bientôt verte, que les crocus fleurissent bientôt et que le soleil qui se renforce nous permette de sortir dans nos jardins.
Mais attendez ! Dégagez de votre pelouse ! Pas de ratissage ! Laissez la nature tranquille - juste un tout petit peu plus longtemps.
---N'y touchez pas !
L'herbe a besoin de temps pour développer ses racines fragiles maintenant que la saison de croissance commence. De plus, sortir dans le jardin et sur la pelouse alors qu'ils sont encore détrempés compacte le sol. Vos pas laissent des empreintes où l'eau s'accumule, empêchant un bon drainage.
---Pas de ratissage !
Oh, mais un petit ratissage est tellement beau, n'est-ce pas ? Il rafraîchit la pelouse. Il permet de se débarrasser de ces feuilles d'automne qui se sont aplaties sous le poids de la neige.
S'il vous plaît, ne ratissez pas et n'embellissez pas la pelouse, car les tiges de fleurs et les feuilles mortes de nos jardins de plantes vivaces sont des refuges pour les animaux.
Des maisons pour les bestioles
Les insectes passent l'hiver dans la litière de feuilles et les tiges des plantes vivaces. Pendant les températures glaciales de l'hiver, les crapauds d'Amérique, les grenouilles et d'autres animaux trouvent une protection dans la couverture isolante que nous leur fournissons, lorsque nous laissons les feuilles d'automne rester sur le sol.
Ratisser avant que l'herbe de la pelouse ne soit verte expose ces animaux bénéfiques au froid et à l'humidité, ce qui peut les tuer ou les faire reculer.
Ces habitats d'hivernage ont une place cruciale dans la vie des animaux sauvages. Laissez-les tranquilles jusqu'à ce que l'herbe soit verte et que le sol soit moins humide et gelé.
---Animaux bénéfiques
Prenez le crapaud d'Amérique. Ce sont des animaux carnivores qui mangent des limaces de jardin, des mouches, des grillons, des fourmis et d'autres invertébrés.
Les crapauds sont bénéfiques. Si nous ratissons leur abri hivernal constitué de feuilles et d'autres "détritus de jardin", nous les exposons aux températures extrêmes et variées du printemps, qui peuvent les tuer.
Pensez aux papillons et aux mites. Les monarques migrent, mais la plupart de nos espèces indigènes se sont adaptées pour passer l'hiver sur ou près de leur plante hôte, souvent sous forme d'œufs. Cette plante hôte peut être une plante dont vous pensez qu'elle peut être "nettoyée". Détrompez-vous.
"On peut trouver les œufs et les chenilles dans des zones protégées sur ou près des plantes hôtes qu'ils utilisent pour se nourrir au printemps. D'autres papillons, comme ceux de la célèbre famille des machaons, hivernent au stade de la chrysalide solidement fixée au sein d'une végétation dense." (https://bit.ly/386nvUK)
---Les pollinisateurs dans les tiges creuses
Les abeilles et autres pollinisateurs choisissent souvent les tiges creuses des plantes vivaces comme nids d'hivernage. Les abeilles qui nichent dans des cavités y créent des maisons confortables.
Si j'utilise mon sécateur pour couper les tiges de phlox, d'iris, de coquelicots et d'autres plantes vivaces que j'ai délibérément laissées sur pied pour offrir un abri à la faune pendant l'hiver, je tue les pollinisateurs qui aideront mon jardin juste avant qu'ils ne puissent à nouveau m'être utiles.
Et ? N'oublions pas les oiseaux migrateurs qui sont insectivores. Ils mangent des insectes. Les oiseaux comme les hirondelles sont en déclin en grand nombre parce que les insectes aussi sont en train de disparaître. Vous vous souvenez comment, en conduisant en été, nos pare-brise étaient éclaboussés d'insectes ? Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les pesticides agricoles et autres contrôles chimiques ont fait un travail terriblement efficace.
Faisons tous notre part sans recourir à la chimie.
---Produits chimiques ou biodiversité ?
Si nous ratissons trop tôt et "nettoyons" nos pelouses et nos jardins, nous tuons les animaux qui aident les jardiniers et les agriculteurs. Nous. La vie sur Terre.
Ensuite, nous avons recours à des produits chimiques toxiques qui tuent les "nuisibles". Ceux-ci ne sont pas discriminants : ils tuent tous les insectes, pas "seulement" ceux que nous jugeons indésirables.
Les produits chimiques toxiques se retrouvent dans nos cours d'eau et affectent d'autres animaux.
Ne ratissez donc pas trop tôt. Donnez à nos auxiliaires animaux la chance de vivre qu'ils méritent eux aussi.
Katharine Fletcher est un écrivain indépendant, un auteur et un artiste visuel. Vous pouvez la contacter à l'adresse fletcher.katharine@gmail.com et admirer ses œuvres sur facebook.com/KatharineFletcherArtist/.