LETTRE
Machines à imprimer de l'argent
Les syndicats s'apprêtent à rallier leurs membres pour une grande manifestation le 1er mai sous prétexte que les mesures d'austérité du gouvernement Couillard sont exagérées et mal ciblées.
Pendant que le syndicalistes affirment que l'appareil gouvernemental est saigné à l'os, une fonctionnaire de Revenu Québec nous annonce qu'elle quitte en préretraite pour 13 mois sur le bras des payeurs de taxes. Entre temps, Revenu Québec s'en prend aux petits payeurs de taxes qui n'ont pas les moyens de se payer un avocat. Quand à ceux qui peuvent se payer un avocat, Revenu Québec se tient loin parce que ça coûte trop cher.
Loto Québec nous informe qu'elle grossira ses lots parce que les gens achètent moins. Elle doit encourager l'achat de billets de loterie parce que le gouvernement en dépend dans ses revenus. Le gouvernement se lamente parce que le prix d'essence a diminué et que sa taxe qui se veut un pourcentage plutôt qu'un montant fixe fait en sorte que les revenus vont diminuer. On n'entend ni syndicat , ni gouvernement se réjouir du fait que les consommateurs bénéficient d'une diminution de coûts. Au contraire, j'ai entendu un politicien suggérer que puisqu’il y a cette baisse, le gouvernement devrait en profiter pour augmenter les taxes...
Le Casino du Lac Lemay dépense des millions pour construire un bar ouvert 12 heures par semaine afin de générer d'autres revenus pour le gouvernement. La police municipale se voit exiger des quotas pour financer la Ville.
Les compagnies d'hydro en Ontario achètent l'énergie solaire des particuliers qui en produisent. Quant à elle, Hydro-Québec ne fait que créditer le particulier qui en produit. Pourquoi? Dans les faits, Hydro-Québec ne veut pas encourager l'utilisation du solaire au détriment de ses propres revenus. Elle est sous pression de remettre une grosse part de ses revenus au gouvernement. N'est-ce pas un peu ironique de constater que c'est le gouvernement qui bénéficie des revenus d'Hydro-Québec et qui autorise les augmentations de tarifs? Et que dire du fait que le Québec se vante d'être vert! En autant que ça ajoute des revenus au gouvernement, pas de problème.
Les gouvernements et les syndicats se veulent des machines à imprimer de l'argent en autant qu'il provienne des payeurs de taxes. Lorsque les dépenses dépassent les revenus, ils ajoutent d'autres taxes indirectes. Je me demande qui s'occupe des intérêts des payeurs de taxes?
Certainement pas les gouvernements ou les syndicats ainsi que ceux et celles qui ne paient pas de taxes.
Est-ce à dire que comme tout bon politicien qui se présente à votre porte avec le message «Je serai à l'écoute des gens» implique que nous voulons être abusé à ce point? Est-ce nous les payeurs de taxes qui somment le problème? Est-ce nous qui livrons le mauvais message à nos politiciens?
J'ai beaucoup de difficulté à concilier le comportement de nos gouvernements et les intérêts à long terme de la population. Dans une société qui priorise ses dépenses, il y a lieu de croire que la santé et l'éducation seraient d'importance capitale. Pourquoi prendre des revenus qui pourraient être dirigés vers ces deux secteurs et les placer dans les garderies? Pourquoi ne pas d'abord régler le domaine de la santé avant de passer à autre chose? Pourquoi autant de services si nous ne pouvons pas nous les permettre? Ne serait-il pas le moment d'établir des priorités? Ce n'est pas parce que quelqu'un demande de l'aide qu'il faut automatiquement acquiescer. Ne sommes-nous pas en train de créer une société de dépendance? N'est-il pas le temps de ralentir le train des dépenses?
Une société se veut complexe, j'en conviens. Tout le monde cogne à la porte. Son besoin est plus essentiel que l'autre. Toutefois, lorsque que le payeur n'en peut plus... Il faut ralentir. Au point où nous en sommes, il est de plus en plus difficile de faire la distinction entre les gouvernements et la mafia. Les deux nous égorgent.
Jerry Alary
secteur Aylmer