LETTER
LETTRE
Lettre ouvert à la Mairesse Bélisle
Dans la nuit du 2 au 3 mai dernier, ma rue a encore été le théâtre d'un brouhaha nocturne causé par les véhicules de la Ville. Des vrombissements de gros moteurs, des gyrophares orangés dérangeants et des "bip-bip" stridents des poids lourds ont encore privé de sommeil les résidents de notre quartier.
Que dire de l'épisode qui se déroulait entre 2h et 3h du matin pendant lequel un gros camion resté stationné à deux pas de notre chambre à coucher faisait vibrer fortement toute notre maison et assourdissait nos oreilles en laissant son moteur en marche pendant tout ce temps à générer du bruit intolérable et des gaz à effet de serre nocifs pour tous? Est-ce que le chauffeur avait trop froid ou trop chaud? Est-ce que l'un de nos règlements municipaux qui stipule que le maximum de temps pour laisser un véhicule en marche est de trois minutes devrait aussi être respecté par les chauffeurs des camions de la ville, surtout en pleine nuit? Est-ce que le chauffeur aurait pu penser aux citoyens qui veulent dormir et aller stationner plus loin des maisons (au Parc-o-bus par exemple)? Aurait-il fait ça devant sa propre maison, alors que sa propre famille et ses voisins auraient été réveillés en sursaut et envahis par le grondement épouvantable de son moteur? Auriez-vous pu dormir à notre place? J'ai appelé le 3-1-1 peu après 3h pour demander ce qui pouvait bien justifier tout ce tapage nocturne financé avec nos taxes et effectué fort probablement à grands coups d'heures supplémentaires dispendieuses et de carburant au prix tout aussi exorbitant. Le préposé m'a dit que c'était probablement le balayage des rues. Il m'a offert de faire une plainte et je l'ai fait le plus poliment du monde en demandant un suivi. Je n'ai pas eu de nouvelles.
Sachez que nous étions épuisés en nous levant mardi matin après tout ce grand ménage des rues. La journée de travail était encore une fois difficile après une autre nuit sans aucun avis préalable. Ce n'était pas la première fois que nous étions aux prises avec ce genre de ballet nocturne qui empoisonne la nuit et mine notre productivité du lendemain. Pendant la nuit du 6 au 7 mars dernier, c'était une activité de ramassage de la neige qui avait duré la majeure partie de la nuit pour ramasser des bancs de neige plutôt déjà pas mal fondus et surtout des morceaux de l'asphalte et de la bordure devant chez nous, tant la neige n'était plus assez au rendez-vous. Dire que j'avais dit à quelqu'un quelques jours avant que nous serions certainement tranquilles jusqu'au prochain hiver, puisque la neige était déjà presque toute fondue dans les bords de rue et puisque nous avions déjà subi les foudres sonores des gros engins encore pendant une autre nuit à la fin janvier. A-t-on autant de ressources en trop pour devoir les attribuer à ce tintamarre nocturne de ramassage de mars?
Comprenez-moi bien. Je ne veux pas ici dénigrer le travail des gens de la ville. Je tiens d'ailleurs à sincèrement les remercier pour le précieux travail qu'ils font. Le déneigement est essentiel. Le ramassage de la neige doit parfois être fait quand il y en a vraiment beaucoup et que l'hiver n'est pas à deux semaines de céder sa place. Le balayage des rues est certainement apprécié et nécessaire aussi. Cependant, faut-il réellement faire le balayage de rues et le ramassage de neige en pleine nuit? Je crois que non. Je considère que c'est totalement inacceptable de nous imposer de telles nuits blanches. Plusieurs d'entre nous travaillons à la maison en plus d'y vivre. Je considère que nous avons le droit au repos, le droit de dormir et que la ville devrait considérer ce droit fondamental davantage dans la planification des activités d'entretien, dans le choix de ses équipements et dans les comportements de ses employés advenant que de tels travaux doivent être faits la nuit. Au minimum, on devrait nous en avertir d'avance. Idéalement pendant les nuits, il faut s'en tenir au déneigement pendant une tempête et aux urgences (ex: feu, bris d'aqueduc).
En mars aussi, j'avais fait une plainte au 3-1-1 et je n'ai jamais eu de nouvelles. On m'avait dit avec un mélange d'impuissance, de lassitude et presque de moquerie: "Ah... La ville a une dérogation au règlement contre le bruit nocturne et peut faire tout le bruit qu'elle veut." Le droit de dormir est pourtant fondamental. Le sommeil doit être protégé, car il est essentiel à notre santé, notre productivité, notre joie de vivre. La ville a une responsabilité et devrait donner l'exemple dans ses activités et dans ses pratiques.
Aurez-vous même pris le temps de lire mon message? Si oui, prendrez-vous même le temps d'y répondre? Advenant que oui, quelles solutions durables, réalistes et respectueuses de notre droit de dormir nous proposerez-vous?
J'attends certainement vos réactions et suggestions avec grand intérêt et je crois que d'autres Gatinois aussi s'y intéressent tout autant.
Tony Labillois
secteur Aylmer