Les enseignants commencent à enclencher des moyens de pression
Laurent Robillard-Cardinal
Le député du Pontiac André Fortin n’est pas d’accord avec un des moyens de pression adopté par les enseignants de l’école primaire des Tournesols à Aylmer.
« Les moyens de pression des professeurs ne doivent pas [nuire à] la bonne réussite des élèves. Si les professeurs de l’école des Tournesols pensent que de cesser les devoirs mène à la bonne réussite des élèves, ils n’ont pas la même vision des choses que moi », a-t-il indiqué.
La semaine dernière, les parents d’élèves de l’école des Tournesols ont appris que les enseignants coupaient dans les devoirs et leçons autant dans la planification que dans la correction sans « affecter la réussite des élèves ».
« Dans le cadre des négotiations, nous nous sommes dotés d’un plan d’action national. Dans ce plan il y a plusieurs actions, dont arrêter de faire du bénévolat et s’en tenir aux 32 heures pour lequelles nous sommes payés par le gouvernement. On sait que par leurs grands coeurs les enseignants en font souvent plus », a expliqué Claude Tardif, président du Syndicat de l'enseignement de l'Outaouais qui regroupe trois commissions scolaires francophones de la région. « Chaque enseignant est libre de choisir ce qu’il ou elle va cesser de faire pour s’en tenir aux 32 heures et à l’école des Tournesols ils ont décidé de faire un choix collectif. »
Les enseignants ont amorcé ce moyen de pression après l'expiration de leur convention collective le 31 mars dernier. À date, les négociations ne vont pas de bon train.
La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) avait reçu avec une indignation totale les offres patronales du Comité patronal de négociation pour les commissions scolaires francophones dans le cadre du renouvellement de la convention collective.
« Plutôt que de donner à l’école publique ce dont elle a besoin pour accomplir sa mission, le gouvernement a présenté des offres qui affecteraient les conditions de travail du personnel enseignant et réduiraient fortement ou feraient tout simplement disparaître certains services aux élèves. C’est 40 ans de négociation que le gouvernement raye du tableau. Le gouvernement, les
commissions scolaires et les directions d’établissementa ont décidé de vider un bidon rempli d’essence sur la convention collective des enseignantes et swa enseignants et de brûler leur contrat de travail », a déclaré Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement.
M. Fortin, quant à lui, reste optimiste que les discussions entre les différentes entités porteront leurs fruits. « Le gouvernement et les enseignants sont en négociations et j’ai confiance qu’on en arrivera à des ententes. Cependant, en période de négociations, j’encourage les professeurs à prendre des décisions dans le meilleur intérêt des enfants», a indiqué Fortin.