Les différentes surfaces de jeu au tennis
Au tennis, il y a des tournois sur la surface dure, la terre battue et l’herbe. Chacune a ses particularités, ses forces et ses faiblesses. Elles ne font pas le même effet à la balle et au corps. Le jeu varie beaucoup selon le matériel. Certains joueurs préfèrent l’une d’elles en raison de leur style de jeu. Observons la distinction entre ces surfaces et les impacts qu’elles ont sur le match.
Effet sur la balle
Sur l’asphalte, la surface est neutre, donc la balle rebondit de façon normale contrairement à la terre battue où elle s’en va plus haut. Un petit tas de terre peut la conduire dans des directions imprévues. Le gazon fait glisser la balle, donc elle rebondit plus bas.
Ce qui distingue l’ocre des autres matériaux est qu’il permet aux joueurs de glisser pour se rendre à la balle. Miteau Butskhrikidze, un passionné de tennis, n’aime pas cet effet. «Je préfère la surface dure, car c’est plus uniforme. Quand tu joues sur un terrain de terre battue, tu ne sais pas à quoi t’attendre.»
Stratégie
Étant donné que la balle ne réagit pas pareillement d’une surface à l’autre, cela engendre un changement de stratégie. «Vu que la balle voyage lentement sur terre, les échanges sont plus longs et se déroulent majoritairement en fond de terrain. C’est plus difficile faire des coups gagnants. Je ne peux pas seulement monter au filet et terminer l’échange, il faut que je travaille plus mon jeu. Il faut être plus précis que de miser sur la force. Le but est de faire bouger ton adversaire et de se déplacer le moins possible, vu que c’est glissant», souligne Miteau.
C’est la surface qui avantage le moins les serveurs comme nous l’explique Patrick Gilbert qui a gagné plusieurs tournois dans sa jeunesse. «Mon service allait moins vite. Il faut être patient. Le point doit être construit beaucoup plus progressivement que sur dur où l’on peut passer de la défense à l’attaque très rapidement.»
Contrairement à la terre, l’herbe est un matériel plus rapide qui favorise les bons serveurs. La balle fait également des faux rebonds ce qui donne à des échanges plus courts comme nous le précise Michel Abrogoua, un ancien joueur du top 50 de l’ATP. «C’est pour ça que les joueurs ne veulent pas faire d’échanges. Ils préfèrent monter au filet pour éviter le rebond.»
Effet sur le corps
Les parties sur la surface brune étaient plus ardues pour Miteau. «On peut tomber plus facilement, car ça glisse. Les changements de direction sont difficiles. Tu as un moins bon point d’ancrage sur le terrain. Les échanges sont plus longs, tout comme les matchs. Ça prend donc plus d’endurance et je me fatigue plus.»
C’est de même pour Michel qui a évolué sur le circuit de 1970-1978 et était le meilleur joueur de la Côte d’Ivoire. «Sur la terre battue, je suis plus fatigué. En plus quand tu aimes aller au filet, tu ne peux pas monter!»
L’impact sur les genoux et les articulations est également différent. «Les personnes âgées vont préférer la terre battue, car c’est moins dur sur les genoux et les articulations. Mais à un niveau compétitif, c’est plus difficile sur l’ocre vu que les échanges sont plus longs, donc il faut frapper plus fort et mettre plus d’effet brossé pour que la balle rebondisse plus haute. Sur l’asphalte, vu que la balle voyage plus rapidement, c’est moins stressant physiquement, mais les articulations vont être plus affectées», renseigne Patrick.
Natasha Gleason, kinésiologue spécialisée en exercices thérapeutiques, appuie ce point. «L’impact sur le dur est beaucoup plus grand au niveau des articulations, et plus néfaste à long terme.»
Elle en ajoute sur la notion de la stabilité et l’adaptation du pied. «Le joueur va être plus en équilibre sur le dur, ensuite la terre et l’herbe. Plus que la surface est solide, moins le pied s’enfonce et moins les muscles autour de la cheville ont besoin de travailler pour garder le pied en équilibre. Plus la cheville est stable, plus la personne va avoir de la facilité à faire un changement de direction. Si la surface est instable, il y a moins de force, donc plus de risque de blessure. L’absorption du choc est mieux sur l’herbe que l’asphalte.»