Les camions de cuisine de rue seront autorisés à Gatineau
Souhaitant offrir à sa population une expérience culinaire différente, le conseil municipal de Gatineau a déposé un projet de règlement visant à autoriser la cuisine de rue sur l’ensemble de son territoire lors de sa séance publique du 16 février.
Dans un communiqué de presse publié par la Ville à la même date, on indique que le conseil municipal évaluera le projet de règlement lors d'une prochaine réunion publique. Le communiqué explique que la cuisine de rue consiste en la vente d’aliments préparés ou de repas depuis un camion stationné sur la voie publique.
S'il est approuvé, le nouveau règlement permettra, de façon permanente, l’activité de cuisine de rue sur l’ensemble du territoire. Ce règlement prévoit des critères de sélection pour les emplacements des camions cuisine de même que pour le choix des exploitants.
En vertu du règlement actuel de la Ville, il est seulement possible d’obtenir un permis temporaire pour exploiter un camion cuisine lors de la tenue de divers type d’événements, tels qu'une foire ou un festival. Un appel de propositions sera lancé ce printemps et permettra d’émettre des permis, assortis de certaines règles, aux personnes intéressées à exploiter un camion cuisine. L’année dernière, la Ville avait approuvé un projet pilote de cuisine de rue permettant l’exploitation d’un certain nombre de camions cuisine à divers endroits, qui devait se dérouler entre les mois de mai et d’octobre 2020. Toutefois, le projet a été interrompu par la pandémie.
Alors que la COVID-19 continue d'avoir des répercussions sur les activités des entreprises locales, particulièrement les restaurants, la conseillère du district d'Aylmer, Audrey Bureau, a déclaré que les circonstances accentuaient la nécessité d'élargir l'offre culinaire de Gatineau. « Nous constatons de plus en plus que les entreprises veulent se rapprocher de leurs consommateurs et qu’elles souhaitent diversifier leurs offres », a dit Mme Bureau. « Elles veulent se réinventer... nous voulons vraiment essayer de faciliter les choses pour [les entreprises] et les aider à accroître leur clientèle ».
Déclarant que ce projet prévoit l’attribution initiale de 30 permis permanents pour l’exploitation d’un camion cuisine, Mme Bureau a indiqué qu'ils ne seront accessibles qu'aux restaurateurs établis voulant diversifier leurs sources de revenus. « Nous ne créons pas de concurrence déloyale », a soutenu Mme Bureau. « Il faut être propriétaire d'un restaurant sur le territoire de Gatineau ».
Le conseiller du district de Lucerne, Gilles Chagnon, a qualifié les camions cuisine de prolongement des restaurants existants.
Bien que le projet soit destiné à des fins culinaires, Mme Bureau estime que les entreprises peuvent obtenir des permis d’activité temporaires ou saisonniers – généralement valides pour 30 jours et éventuellement renouvelables, au besoin – pour associer les camions cuisine à d'autres types d'entreprises. « Une possibilité est d'élargir le règlement sur les camions cuisine pour y inclure les petits commerçants qui fabriquent leurs propres produits », a ajouté Lily Ryan, éditrice du Bulletin. « La scène des affaires liée aux entreprises à domicile a explosé à Aylmer; des points de vente comme les camions cuisine conviendraient parfaitement à ces petits commerçants ».
« Je pense que c'est une possibilité », a fait savoir Mme Bureau, notant qu'elle encourage les entreprises d'Aylmer à collaborer les unes avec les autres. « Avoir un camion qui combine deux offres de service serait faisable, tant qu’on y vend de la nourriture ». Elle a ajouté que le comité exécutif décidera de l'emplacement des camions cuisine en fonction de la demande des entrepreneurs. En outre, la conseillère d'Aylmer estime que le secteur de la marina serait un endroit idéal.
Mme Bureau invite les restaurateurs intéressés à faire prospérer leur entreprise dans la rue à communiquer avec la Ville ou l'Association des professionnels, industriels et commerçants d'Aylmer (APICA) pour savoir comment présenter une demande de permis. Si tout se passe bien, les camions cuisine devraient devenir une réalité à Gatineau à compter du printemps ou de l'été, a affirmé Mme Bureau.
Compte tenu de l'incidence majeure de la pandémie sur de nombreux secteurs d'activité, notamment l’industrie de la restauration, la présidente de la Commission sur le développement du territoire, l'habitation et l'environnement, et conseillère du Plateau, Maude Marquis-Bissonnette, s'attend à ce que le projet de règlement soit avantageux pour les entrepreneurs qui l'utilisent. « C'est une bonne nouvelle pour les restaurateurs puisqu’il s’agit d’une opportunité de diversifier leurs sources de revenus durant la pandémie et, bien sûr, pour la relance économique », a déclaré Mme Marquis-Bissonnette. « Pour les citoyens et les citoyennes, ce sera aussi une autre manière de profiter de la ville et de ses attraits, tout en soutenant l'achat local ».
Fier de ce projet et de ce qu’il représente pour le potentiel de relance économique de la ville, le président de la Commission du développement économique de Gatineau et conseiller du district du Lac Beauchamp, Jean-François Leblanc, a déclaré qu’il s’investissait depuis un bon moment à faire avancer l’offre de cuisine de rue à Gatineau. « Des restaurateurs sont prêts à se lancer dans cette aventure, et la population aura l’occasion de les découvrir, tout en profitant des belles journées estivales », a indiqué M. Leblanc. « La cuisine de rue est un vecteur de développement économique qui, en temps de pandémie, permettra à des entrepreneurs de se diversifier ».