Le Parc de l’harmonie
Un projet domiciliaire dans Aylmer-Nord crée de la discorde
L’opposition contre un projet domiciliaire dans Aylmer-Nord monte. Un groupe de résidants qui habitent près de l’intersection des chemins Perry et Pink veulent des réponses à leurs questions concernant la construction au croisement à l’est de la rue Vivaldi et du chemin Pink. Le rasage du terrain a commencé en juin pour la première phase de deux douzaines d’unités du projet.
« Nous ne nous y opposons pas; nous voulons que les étapes d’approbations soient rigoureuses et suivies. Nous voulons que le projet respecte l’environnement. Il semble que le projet aille de l’avant sans suivre les règlements », dit Stefan Haag, porte-parole des résidants.
« Les règlements exigent, selon Environnement Québec, qu’une évaluation de l’impact environnemental soit effectuée au cours des cinq années précédent le début du projet. La dernière évaluation date de 2007 et le projet a débuté en 2016 », dit M. Haag.
Le Bulletin a demandé à la Ville si elle avait tous les documents nécessaires pour l’approbation. Un porte-parole de la Ville a cité une résolution du conseil (mars 2016) qui accordait au promoteur le feu vert pour la première phase.
« Nous avons beaucoup de questions et plusieurs sont sans réponses. Une deuxième rencontre est prévue. Entre temps, nous avons appris que la rainette faux-grillon de l’ouest se reproduit dans un étang à proximité », ajoute M. Haag.
La rainette faux-grillon de l’ouest est identifiée par Environnement Québec comme étant une espèce vulnérable et elle est protégée par la Loi sur les espèces en péril du Canada. Selon Environnement Canada, « le plus grand danger qui menace l’espèce est la destruction ou la modification de l’habitat. »
À la fin du mois de juin, Catherine McKenna, ministre de l’Environnement, a émis un décret d’urgence visant la protection de la rainette faux-grillon de l’ouest forçant la réduction d’un projet domiciliaire de 1 200 unités à 1 029 unités sur la rive sud de Montréal.
La ministre rapportait que près de 60% des habitats des rainettes faux-grillon de l’Ouest ont été détruits entre 1992 et 2013. « Et les habitats dans les banlieues du sud-ouest du Québec disparaissent à une vitesse telle que l’espèce est en danger d’extinction d’ici 2030 », a-t-elle déclaré.
En 2010, Conservation de la nature Canada a présenté à Gatineau un plan de conservation de 48 pages pour la rainette faux-grillon à Aylmer. Le rapport affirme qu’Aylmer héberge l’une des plus importantes populations de rainette faux-grillon de l’ouest de l’ouest du Québec.
« Nous croyons qu’il y a aussi des tortues de Blanding et des couleuvres tachetées dans ce secteur », dit M. Haag, « Avec tout ce développement, nous nous inquiétons pour la rainette faux-grillon de l’ouest. »
M. Haag ajoute que le projet est à l’extérieur du périmètre urbain de la ville. Le propriétaire a des droits acquis pour construire à cet endroit.
Catherine Marchand, du service d’urbanisme de la Ville, avait déjà expliqué lors d’une assemblée publique qu’après que l’ancienne Ville d’Aylmer eut demandé l’arrêt des activités de la carrière à cet endroit en 1988, elle avait approuvé que la propriété soit libérée du zonage agricole. En 1991, la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) avait exclu la propriété de la zone agricole permanente.
Mme Marchand avait aussi expliqué qu’en 2000, la propriété fut considérée comme une exception puisqu’elle est à l’extérieur du périmètre urbain et que la construction y était permise.
En 2008, un rapport confirmait au comité consultatif d’urbanisme (CCU) que la décision de 1998 autorisait un zonage résidentiel rural pour cette propriété et on a présenté au CCU la première phase du projet Parc de l’Harmonie. On a fait une première présentation au conseil en 2009, mais ce point fut retiré de l’agenda. En 2012, le conseil a donné le feu vert au projet.
Quatre ans plus tard, par un vote de 16 à 3, le conseil municipal a approuvé le 15 mars une motion pour permettre certains services municipaux pour le développement portant le nom de Parc de l’Harmonie. L’eau ne fait pas partie de ces services.
« Ce projet résidentiel est situé à l’extérieur du périmètre urbain. Le développement se fera sans les services d’aqueduc municipaux. Le promoteur construira les rues du projet selon les règlements en vigueur pour un projet domiciliaire dans un secteur non urbain. Des fossés permettront le drainage des rues », dit le porte-parole municipal.