Le ministre de la Culture et des Communications s’arrête à Aylmer
La tournée de consultations publiques en vue du renouvellement de la politique culturelle du Québec s’est arrêtée à Aylmer le 22 août dernier au Cabaret La Basoche.
Plusieurs différents groupes, dont l’Association du patrimoine d’Aylmer (APA) ont saisi l'occasion pour s’exprimer devant le ministre de la Culture et des Communications (MCC) Luc Fortin et son équipe.
« Comme ils étaient dans un lieu historique, dans une région avec beaucoup d’histoire et qui a le plus de bâtiments patrimoniaux que toutes autres régions des deux bords de la rivière des Outaouais – 500 bâtiments patrimoniaux documentés encore debout –, nous les avons encouragés fortement à visiter le secteur, et tu sais quoi, ils l’ont fait ! Ils ont marché sur la rue Principale et ils ont visité le Musée de l’auberge Symmes », a lancé Micheline Lemieux, présidente de l’APA.
Préalablement à la consultation, l’APA avait soumis son mémoire qui souligne les préoccupations et les recommandations sur la protection des bâtiments patrimoniaux, leur environnement et les milieux naturels, les rôles des municipalités, des propriétaires et des citoyens.
« L’engagement des protections patrimoniales culturelles prévues par la loi 82 ne sont pas toujours exécutées selon les dispositions de la loi. Les municipalités ont acquis cette responsabilité, mais n’ont pas toujours les expertises leur permettant de bien remplir leur mandat. Une lacune assez fréquente est un manque d’architecte patrimonial au sein des équipes en place. Les expertises devraient être dans les domaines suivants : développement durable, patrimoine naturel, conservation, bâtiments patrimoniaux, ingénierie, urbanisme et architecture en patrimoine.
« Il y a eu certaines avancées dans certains secteurs, mais le manque de ressources financières ne permet pas de combler tous les secteurs d’activités », peut-on lire dans le mémoire.
Dans son mémoire, l’APA présente également six recommandations afin de combler certaines lacunes.
La première est que le MCC appuie les municipalités pour qu’elles détiennent toutes les expertises nécessaires dans les domaines nécessaires à préservation et à la conservation du patrimoine.
« L’un des problème c’est que la Ville de Gatineau, n'a bien souvent pas les ressources qu'il faut. Cette situation est principalement le résultat d’un manque de fonds et l’argent de la municipalité vient de nos taxes et de la province », a expliqué Mme Lemieux.
Afin de répondre à ce manque de ressources, l’APA recommande que le ministère « mette sur pied une équipe volante d’experts à la disposition des municipalités. Et qu’un meilleur soutien soit assuré aux groupes associatifs partageant leurs expertises avec les municipalités, en matière de
patrimoine. »
Dans l’optique de protéger et d’entretenir le patrimoine bâti, l’APA suggère que « les municipalités développent des mesures fiscales intéressantes pour mieux appuyer les propriétaires de bâtiments patrimoniaux pour la conservation et restauration de leurs bâtiments. »
L’APA aimerait bien aussi que le ministère « se penche sur un meilleur encadrement des aires de protection des Plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) pour mieux répondre à la protection des bâtiments patrimoniaux et au développement harmonieux de ces quartiers. »
À Aylmer, le seul bâtiment patrimonial qui bénéficie d’une aire de protection de 152 mètres est l’auberge Symmes qui est classé immeuble patrimonial et se situe dans le PIIA du Vieux-Aylmer.
Finalement, dans le but d'intéresser les plus jeunes à l’histoire locale et au patrimoine, l’APA recommande « que le MCC conjointement avec le ministère de l’Éducation développent une plate-forme éducative faisant place à l’histoire locale et régionale, incluant l’importance du patrimoine dans nos communautés et que cette plate-forme soit implantée dans les réseaux scolaires, et ce dès le primaire. »