Le ministre de l’Éducation fait le point en vue de la rentrée scolaire
Sophie Demers
Le 11 août dernier, lors de la présentation du plan du gouvernement en vue de la rentrée scolaire 2021 2022, le ministre de l'Éducation du Québec, Jean-François Roberge, a annoncé qu'en raison des risques représentés par le variant Delta, les élèves seront tenus de porter le masque à bord des autobus scolaires, où ils auront des places assignées, ainsi que dans les aires communes des écoles (p. ex. les corridors et les halls d’entrées). Toutefois, le masque ne sera pas requis en classe ni à l'extérieur. Aucune mesure de distanciation n’est prévue.
En outre, le gouvernement n’imposera pas les bulles classes, utilisées l’année dernière afin de limiter la propagation du virus. Toutefois, l'absence de bulle classe et la présence du variant Delta dans la communauté pourraient poser un problème cet automne. Pour les élèves du primaire, il n'y aura aucune restriction dans les services de garde.
Le passeport vaccinal sera obligatoire au secondaire pour les activités parascolaires jugées à haut risque de transmission. Les activités exactes visées par cette nouvelle règle seront précisées sous peu.
Selon l'Infobase de Santé Canada, 81 % des jeunes âgés de 12 à 17 ans ont maintenant reçu une première dose de vaccin et 47 % sont entièrement vaccinés. Les élèves des écoles primaires n'ont pas encore accès au vaccin.
« Je suis déçu. C'est définitivement un pas en arrière en termes de prudence », a déclaré Olivier Drouin, père de deux enfants et fondateur du site Web www.covidecolesquebec.org, lorsqu'interrogé au sujet du plan du ministre Roberge. « À ce jour, il y a 4,89 fois plus de cas au Québec qu'à pareille date l'an dernier et moins de mesures dans les écoles. Il est moins prudent que l'année dernière ».
M. Roberge a également abordé la question de la qualité de l'air dans les écoles, affirmant que des lecteurs de CO2 seront installés dans les écoles d'ici décembre 2021, et non avant la rentrée scolaire, comme cela avait été promis précédemment. Il n'a pas été question de l'installation d’appareils de purification de l'air.
« Peu de choses ont changé », a dit Heidi Yetman, présidente de l'Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ). « J'aurais aimé voir davantage de mesures mises en place. Le Québec compte aujourd'hui 400 nouveaux cas. Je m'attends à ce que cette mesure soit augmentée tout au long de l'année scolaire. Ma principale préoccupation concerne les élèves du primaire qui ne sont pas vaccinés ».
Mme Yetman a également expliqué que les enseignants n'étaient pas largement consultés. L'APEQ a été invitée à une réunion avec le ministre de l'Éducation, laquelle a duré une demi-heure. Les préoccupations ayant été soulevées n'y ont pas été abordées. « On avait l'impression que la décision avait déjà été prise avant que nous soyons consultés », a déploré Mme Yetman.
Dans d'autres provinces, comme l'Ontario, le masque sera obligatoire à l'intérieur des écoles pour les enseignants et le personnel.
Trad. : MET