Décision controversée
Le conseil permet les VR dans les entrées charretières
Laurent Robillard-Cardinal
Le conseil municipal de Gatineau a débattu, le 5 mai, de la question du stationnement des véhicules récréatifs (VR) sur les rues de la ville. La question fait l’objet de discussions depuis plusieurs années. C’est également un sujet souvent soulevé par des résidents lors de réunions du conseil. Les élus de la ville ont finalement décidé où ils allaient permettre aux résidents de stationner leur VR à Gatineau.
À moins que le vote final du 12 mai (après la date de tombée du Bulletin) ne renverse le vote préli-minaire, les propriétaires pourront, en résumé, stationner leur VR dans une entrée charretière à condition qu’il se trouve à 3 mètres de la chaussée. Le stationnement sur la voie publique ne serait plus toléré. Ce nouveau règlement serait en vigueur à compter de la fin du mois de septembre.
Lors du comité plénier, dix conseillers ont voté en faveur du changement, sept ont voté contre, avec une abstention et une absence. Certains, dont le conseiller de Lucerne Mike Duggan, sont sortis de la recontre satisfaits tandis que d’autre, tel que le conseiller de Deschênes Richard Bégin, l’étaient moins.
« Ce fut une grande déception, je dois dire, pour moi comme pour bien des Aylmerois et Gatinois qui souhaitent avoir une ville plus belle, plus verte », commente M. Bégin, « Nous étions confrontés à deux seuls choix : bannir les véhicules récréatifs de la rue, là où il est actuellement possible de les stationner en raison d'une politique ambiguë, et leur permettre de stationner indéfiniment entre le 15 mai et le 1er octobre en avant des maisons; ou bien maintenir la politique actuelle qui ne permet pas le stationnement en avant des maisons, mais n'interdit pas carrément le stationnement sur rue. »
Le conseiller Bégin voulait que l’administration présente plus d’options. « J'aurais souhaité une approche beaucoup plus intelligente et judicieuse, mais ce ne fut pas possible », a dit M. Bégin.
Pour sa part, le conseiller de Lucerne Mike Duggan était content d’une partie du résultat. « Maintenant, vous ne pouvez plus stationner de VR sur les rues de la ville. C’est ce qui est le plus important. Les résidents étaient mécontents, surtout les gens sur Wilfrid-Lavigne, parce que certains propriétaires stationnent leur VR sur la rue, devant la maison de leurs voisins – ils avaient un VR devant leur maison pendant tout l’été! C’était permis. C’est ahurissant, » a dit M. Duggan au Bulletin.
Ce dernier est surtout content que le conseil ait réussi à faire déroger l’administration de sa position.
« Le plus important était de convaincre l’administration qu’elle avait le pouvoir de bannir les VR des rues sans avoir à poser des affiches partout dans la ville. C’est ce que l’administration nous disait », dit M. Duggan.
Josée Lacasse, la conseillère d’Aylmer, qui est elle-même propriétaire d’un imposant VR, a voté contre les deux propositions et espère que le conseil renverse le vote indicatif tenu le 5 mai dernier. « Nous allons permettre aux résidents de stationner leur VR dans leur entrée charretière. À mes yeux, c’est de la pollution visuelle. Avec le nouveau règlement, je serais autorisée à stationner mon VR de 43 pieds de long et 17 pieds de haut dans mon entrée », a lancée Mme Lacasse.
Cette dernière veut éviter que les propriétaires de VR puissent bloquer la vue des voisins. « C’est une question de respect pour les voisins et le voisinage » a ajouté la conseillère d’Aylmer, qui préfère que les propriétaires de VR stationnent leur véhicule soient dans la cour arrière ou latérale. Par contre, Mme Lacasse permettrait aux véhicules de moins de 2,5 mètres de haut d’être stationnés dans l’entrée. « Cela serait un bon compromis ».
Une « décision transitoire »
Selon M. Duggan, il fallait prendre une décision et que maintenant, les règlements peuvent être peaufinés selon les plaintes et la rétroaction du public, car de simplement bannir les VRs des rues de la ville était une solution rapide et ne tenait pas compte des résidents propriétaires de VR. Il fallait donc une alternative.
« Si quelqu’un a un VR, ce n’est pas raisonnable de s’attendre à ce qu’il s’en débarrasse. C’est une décision transitoire. Nous allons permettre le stationnement de VR dans les entrées charretières, à certaines conditions. Ceux qui sont contre les VR n’en appartiennent pas et ne veulent pas les avoir en ville. D’un point de vue de gouvernance, nous devons prendre des décisions équilibrées », ajoute M. Duggan.
Les résidents peuvent utiliser les installations d’entreposage à proximité. À titre d’exemple, il en coûte entre 65$ et 100$ par mois, dépendant de la longueur du véhicule, à l’entrepôt du chemin Vanier à Aylmer.
M. Bégin préférait une formule qui tiendrait compte de la hauteur des VR, la dimension des terrains et, entre autres, des attentes des citoyens selon les quartiers, districts ou secteurs.