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Le conseil municipal refuse un projet résidentiel de 21 logements à Deschênes
Lors de sa réunion du 19 janvier, le conseil municipal de Gatineau a voté contre un projet de construction de trois immeubles résidentiels totalisant 21 logements, au 36, rue Deschênes.
Voté à neuf voix contre neuf, avec un absent, le projet avait besoin d’une majorité pour être approuvé. Audrey Bureau, conseillère du district d'Aylmer, et Gilles Chagnon, conseiller du district de Lucerne, figurent parmi ceux qui ont voté contre le projet. Compte tenu du temps et des efforts que son épouse Gail Potts et lui-même ont consacré à ce projet et des sommes qui y ont été investies, le copropriétaire de la propriété, Vince Dinardo, s’est dit frustré par la façon dont les choses se sont déroulées. Il a expliqué que le projet prévoyait une façade de 30 mètres, alors que l’exigence minimale de zonage requise par la Ville sur la propriété était de 40 mètres.
Croyant toujours au potentiel du projet, il a demandé à la Ville une dérogation mineure pour lui permettre d’aller de l’avant avec la construction comme prévu. Mais le conseil municipal a finalement refusé le projet, notamment parce que la structure aurait été trop étroite sur la propriété.
Sachant que demander une dérogation mineure pour construire le projet en dehors des règles de zonage de la ville représentait un pari, M. Dinardo comprend pourquoi le conseil a voté contre. « J'ai essayé de faire quelque chose de plus », a t il dit. « Au moins, j'ai tenté ma chance. J'espérais le meilleur, et j'ai eu le pire. C'est ce qui arrive. C’était risqué et je le savais. J’ai tout de même décidé de prendre le risque, et j'ai perdu. Je suis déçu, mais je n'ai personne d'autre à blâmer que moi-même ».
De retour à la case départ, Dinardo et Potts ont maintenant deux options : soit revoir le projet de façon à le rendre conforme au règlement de zonage de la Ville de Gatineau, soit vendre la propriété à quelqu'un d'autre. « Les sommes investies ont été perdues », a déploré Dinardo. « Nous devons recommencer à zéro, maintenant avec moins d'argent. Ça va être serré. Est-ce que je vais pouvoir faire autre chose? Je n'en suis pas sûr ».
« Je vais essayer d’améliorer notre projet », a-t-il ajouté. « Je n'ai pas le choix. Je dois en tirer quelque chose. Mais la situation se complique; je vais devoir obtenir d’autres types de permis et me lancer dans la construction ».
Comme la propriété est légalement zonée pour accueillir un immeuble de huit logements, Dinardo a indiqué qu'il envisagerait de suivre cette voie au lieu d'essayer de manœuvrer à nouveau le livre de règles de la Ville – en espérant être en mesure de présenter de nouveaux dessins architecturaux à la Ville dans six mois.
Lors de la période de questions publiques de la réunion du conseil municipal du 19 janvier, le président de l'Association des résidents de Deschênes (ARD), Howard Powles, a exprimé ses inquiétudes concernant la demande de dérogation mineure en demandant quel genre de précédent cela pourrait créer pour les futurs projets dans le quartier. Selon M. Powles, les résidents étaient préoccupés par les répercussions potentielles du projet sur la circulation, la quantité d'asphalte utilisée pour le stationnement et l'absence prévue de trottoirs. Souhaitant que le projet aille de l'avant, Mike Duggan, conseiller du district de Deschênes, a déclaré que d'autres conseillers ont voté contre le projet pour les mauvaises raisons – des incitations politiques. « J'aime le plan et je suis très conscient que c’est un ajustement serré », a dit M. Duggan. « Mais il valait la peine de prendre le risque ».
Duggan croit que la conseillère du district de Touraine, Nathalie Lemieux, qui était la seule absente, aurait voté pour le projet, ce qui rend le résultat d'autant plus décevant. « C'est un peu par accident que le projet a échoué », a affirmé M. Duggan. « Il aurait probablement été accepté si nous avions eu un conseil complet ».
Partisan du projet, Duggan a déclaré qu'il apporterait un certain nombre d'avantages aux résidents en leur offrant un meilleur accès au logement dans un endroit idéal. Pour Mme Bureau, construire plus de projets et densifier à Deschênes est la bonne chose à faire. Cependant, elle a souligné l'importance de faire preuve de vigilance quant au type de projets qui sont approuvés dans le quartier.
Elle a fait remarquer que, puisque le promoteur a demandé une dérogation mineure, le processus a empêché les résidents d’exprimer leur opinion sur le projet. Mme Bureau a ajouté que les délimitations du projet étaient trop importantes pour la propriété, laissant moins d'espace pour le verdissement – réduisant ainsi la qualité de vie.
Toujours en faveur de la densification sur la propriété, le conseil municipal a suggéré que le promoteur retravaille le projet avec la Ville de sorte qu'il passe par un processus administratif qui permette l'intervention du public, a déclaré Mme Bureau.