Le centre d’Innovation des Premiers Peuples présente ses innovations au gouverneur général
Le Gouverneur du Canada, David Johnston, et Sharon Johnston ont écouté attentivement les membres du Centre d’Innovation des Premiers Peuples (CIPP) alors qu’ils ont présenté certaines de leurs initiatives à la maison Scott-Fairview dans le secteur Hull.
« Si j’avais l’occasion de présenter le centre en deux mots, ils seraient innovation et fierté. Tout ce que nous faisons a pour but d’appuyer l’innovation sociale telle qu’elle fut pensée par les premières nations. Donc, ce n’est pas nous qui construisons et développons des projets dans nos bureaux pour ensuite les implanter dans les communautés. Nous parlons à des membres des communautés de premières nations et c’est avec eux que nous développons nos projets et innovons parce qu’au centre, notre but est de faire de manière les choses autrement, de manière différente », dit Céline Auclair, fondatrice et directrice de l’organisation autochtone sans but lucratif.
« L’autre facette importante de notre organisation est la fierté. Tout ce que nous faisons est pour célébrer et raviver la fierté culturelle. Ce n’est pas simplement la fierté d’être Autochtone mais plutôt la fierté d’être Innu, d’être Attikamek, d’être Anishinabeg et d’être comme toute personne qui a sa propre identité », poursuit-elle.
L’un des projets du centre visant à raviver la fierté est le « Fab Lab ». C’est un projet qui est encore en gestation mais son concept est solide.
En résumé, le Fab Lab vise à donner des ateliers aux décrocheurs scolaires âgés entre 15 et 25 ans dont l’avenir est peu prometteur. « Nous voulons rassembler ces élèves dans des ateliers où ils travailleront avec des outils traditionnels tels que le marteau ou des outils de sculpture mais aussi avec des outils du 21e siècle tels que les imprimantes 3D », explique Mme Auclair.
Ce projet prône une approche à plusieurs facettes visant à rehausser l’identité culturelle et l’engagement des jeunes des premières nations. L’une ce ces facettes est l’environnement – au centre, les jeunes peuvent en apprendre sur les usages actuels et traditionnels des ressources. Une autre est de mettre les jeunes sur des pistes de carrières les aidant ainsi à devenir des membres positifs dans leurs communautés. La culture est une autre composante du projet qui familiarise les jeunes avec le chant, la danse, la cuisine traditionnelle et l’artisanat. L’idée est de raviver certains aspects de la culture des premières nations perdus au fil des ans.
Comme plusieurs élèves des premières nations fréquentent les écoles secondaires Symmes Junior High et D’Arcy McGee, les deux écoles d’Aylmer et le CIPP travaillent en collaboration pour le projet. De fait, des élèves des premières nations comptent pour près de 10% de la population scolaire. Plusieurs proviennent de la région de la Baie James.
« Ils arrivent de très loin dans l’espoir de se créer une meilleure vie », explique Jennifer Piercey, animatrice de spi-ritualité autochtone et de réussite à la commission scolaire Western Quebec School Board (WQSB).
« La transition est difficile », poursuit-elle. Pour plusieurs élèves, c’est la première fois qu’ils fréquentent un centre urbain francophone.
Plusieurs élèves proviennent de commissions scolaires cries et ne sont pas familiers avec le curriculum du ministère de l’Éducation (MEESR). Le curriculum du MEESR spécifie que les élèves doivent apprendre le français et l’anglais alors que dans les commissions scolaires cries on enseigne le cri et une autre langue, soit le français ou l’anglais.
La raison pour laquelle plusieurs jeunes cris se retrouvent dans les écoles d’Aylmer est que leurs parents croient que leurs enfants ont ici une meilleure éducation et que leurs parents ont quitté leurs communautés nordiques pour poursuivre leur éducation postsecondaire ici en Outaouais. Toutefois, au début du mois de février, le vent va changer puisque les élèves d’ici iront visiter le Nord.
Nous avons eu une subvention provinciale pour aller vi-siter des communautés cries dans le Nord. La subvention est pour sensibiliser les communautés des premières nations », dit Mme Piercey, « Nous espérons que plusieurs élèves non autochtones pourront nous accompagner lors de ce voyage ainsi que des élèves autochtones, qui pourront agir de guides. »