La Ville pressée d’agir dans le dossier de la forêt Boucher
La forêt Boucher était à l’honneur le 6 avril au soir, dans le cadre de la 5e Grande conférence sur le climat. Organisée conjointement par le CREDDO et la Fondation forêt Boucher, elle a permis de mettre en lumière les nombreux avantages écologiques, éco-nomiques et sociaux des forêts urbaines, y compris leur impact important dans la lutte au changement climatique. Près de 150 citoyens ont bravé la tempête pour prendre part aux discussions, qui se sont déroulées en présence du maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, du député de Hull-Aylmer, Greg Fergus, et de sept conseillers municipaux.
Le maire a ouvert la conférence en rappelant que la forêt Boucher était une infrastructure verte précieuse pour Gatineau. Il a annoncé que la Ville avait reçu un projet de partenariat de la Fondation forêt Boucher et que ce dernier était à l’étude afin de détermi-ner les prochaines étapes. Par la suite, Adrian Corbo, président de la Fondation forêt Boucher, a présenté la situation actuelle de la forêt Boucher ainsi que les propositions d’action qui avaient été soumises à la Ville. Ces dernières visent à faciliter la création du parc de la Forêt-Boucher, notamment par la consolidation du territoire et l’aménagement des terrains déjà acquis par la Ville mais également en offrant aux citoyens la possibilité de jouir pleinement, et à court terme, de cet espace vert. « Nous nous réjouissons que la Fondation ait été reconnue dans le schéma d’aménagement comme un partenaire du futur parc de la Forêt-Boucher » nous a-t-il expliqué. « Dans le but d’officialiser ce partenariat, et puisqu’il y a urgence d’agir face aux pressions anthropiques que subit la forêt, nous proposons une entente qui permettra à la Fondation d’exercer un rôle de leadership dans le dossier et de coordonner le processus de développement d’un plan directeur, en collaboration avec la Ville, les organismes et les citoyens. Si ce projet de partenariat obtient l’aval du Conseil, ce sera un pas de géant vers la concrétisation du parc et un gain énorme pour les citoyens et les citoyennes de Gatineau qui revendiquent la protection de la forêt Boucher depuis des années ».
Trois experts étaient également présents pour présenter des exemples appuyant la viabilité et la nécessité d’un projet tel que celui proposé par la Fondation forêt Boucher. Jérôme Dupras, chercheur à l’ISFORT et membre des Cowboys Fringants, a expliqué que les espaces verts en milieu urbain rapportaient aux municipalités des sommes consi-dérables en services écologiques et que ces sommes, des coûts réels que les contribuables n’avaient pas à défrayer en argent sonnant, devaient être intégrées dans la fiscalité des villes. Adrina Bardekjian, gestionnaire de programme à Arbres Canada, a souligné l’importance de donner aux citoyens l’accès à des espaces verts afin d’améliorer la qualité de vie dans les communautés urbaines. Le maire de Rosemont-La Petite-Patrie, François W. Croteau, a affirmé, quant à lui, que la valorisation d’une forêt urbaine devait passer par un lâcher prise des politiciens et des fonctionnaires afin de donner le plein pouvoir aux citoyens de réaliser leurs projets. Cette approche a d’ailleurs permis à son administration de sauver des coûts, tout en stimulant le développement économique et la croissance démographique dans l’arrondissement montréalais.