La toponymie à Deschênes
Une désignation officielle pour le Marais du Canard Branchu
Laurent Robillard-Cardinal
La désignation d’un marais à Deschênes fut officialisée par la Ville de Gatineau à la fin de l’année 2014. Ce marais que le petit pont en bois enjambe est officiellement le Marais du Canard Branchu. Selon le Comité de toponymie de la Ville de Gatineau, « ce nom rappelle une espèce de canard typiquement nord-américaine que l’on retrouve en abondance dans ce marais. »
Howard Powles, le président de l'Association des résidents de Deschênes (ARD), a expliqué que le nom n’a presque pas été retenu. « La désignation résulte de notre projet de panneaux (d’interprétation de la faune et de ses habitats à Deschênes). Nous avions mis ce nom sur un panneau, la Ville n’a pas voulu, car un autre marais « des branchus » existait déjà, mais nous avons argumenté pour cela et, finalement, le nom a été accepté ». Le Marais des Canards Branchus se situe à Masson-Angers à l’est du chemin du Quai. Ce nom date de 1993.
Concernant le projet de panneaux, trois panneaux d’interprétation seront fixés sur trois sites longeant la rivière des Outaouais. Ces panneaux serviront à mettre en valeur la richesse et la biodiversité de Deschênes. Le premier panneau sera installé au point d’observation de l’île Conroy. Le deuxième panneau sera ancré près du marais du canard branchu et portera sur les oiseaux parulines, des petits oiseaux colorés qui migrent au Canada. Le troisième sera également cloué au sol près du marais du canard branchu et abordera le marais.
Actuellement, il y a une poignée de sites qui détiennent des noms officiels à Deschênes et ce nombre devrait augmenter bientôt. « Avec des résidents du quartier et le leadership de Gérard Desjardins (président du Club des ornithologues de l'Outaouais), nous avons développé une série de noms pour des lieux à Deschênes et dans les alentours. » Une rencontre entre l’ARD et des fonctionnaires municipaux devrait avoir lieu cette année pour en discuter davantage.
Outre le Marais du Canard Branchu, deux îles à Deschênes détiennent également une désignation officielle, soit l’île Conroy et l’île Mary-McConnell. Le nom Conroy fait référence à la grande famille pionnière du même nom et Mary McConnell fut l’épouse de Robert Conroy, le patriarche de la famille Conroy.
L’île Mary-McConnell, avec une superficie de 0,3 hectare, se trouve au sud-ouest du secteur de Deschênes dans la rivière des Outaouais. L’île Conroy mesurant environ 200 m de long se trouve dans les rapides Deschênes de la rivière des Outaouais. Le COO attache une grande importance à l’île car elle constitue un habitat faunique particulier. C’est entre autres pour cela que certains des membres ont été actifs dans le processus de désignation. « Étant donné que, pendant des années, j'ai été très impliqué à l'Association du patrimoine et au Musée et que j'en ai même été président, mais aussi parce que j'ai fait beaucoup de recherches et de lectures sur l'histoire d'Aylmer et parce que je faisais des randonnées patrimoniales à vélo du territoire, M. Desjardins avait pris contact avec moi pour me demander des suggestions de noms pour ces îles. Vu l'importance de la famille McConnell, qui a originellement développé ce coin de Deschênes, suivi de Robert Conroy père et de ses deux fils, j'avais suggéré à l'époque que l’on essaye d'adopter des noms reliés aux McConnell et aux Conroy, » de dire Richard Bégin, conseiller du district Deschênes.
Selon l’historien M. Bégin, ce sont les frères McConnell qui au début du 19e siècle se sont d'abord installés sur les terres avoisinant les rapides Deschênes. « Puis, lorsque Robert Conroy est arrivé dans la région, il a épousé Mary McConnell, une femme remarquable, s'il en est une, car c'est elle qui, plus tard, allait gérer à la fois l'Hôtel British et l'Hôtel Symmes, alors que son mari, Robert, s'occuperait davantage de ses concessions forestières et moulins. D'ailleurs, Mary McConnell allait survivre plus de 20 ans à son mari et continuerait de gérer les hôtels et davantage après la mort de Robert survenue en 1868 ».