Les déchets de l’un sont les trésors de l’autre… parfois
La Saint-Vincent de Paul se retrouve avec des dons indésirables
Laurent Robillard-Cardinal
Une résidente était sous le choc quand elle est arrivée au comptoir Saint-Vincent de Paul, 25 rue Côté - partie nord de l'immeuble - à Deschênes.« Le comptoir était fermé (le 12 janvier), mais il y avait une montagne de choses à la rue prêtes pour la collecte de déchets. Certains articles étaient bien corrects. Des bottes, des patins, des vêtements et autres articles étaient couverts de neige. Certains étaient dans des sacs, d’autres dans des boîtes; mais pourquoi les jeter au lieu de les offrir par exemple au Gîte Ami (à Hull) ou à d’autres organismes caritatifs? Quand j’apporte ici des vêtements, je m’assure qu’ils sont prêts à porter », dit la résidente anonyme. « Je nettoie et trie les vêtements et je prends la peine de conduire jusqu’ au comptoir pour les déposer – pour m’apercevoir qu’ils les mettent aux vidanges? Une autre résidente me disait qu’ici ils ne font même pas le triage. »
L’autre côté de la médaille
Jeanne Desjardins, responsable du comptoir de Deschênes, a un autre point de vue. « Nous trions tous les sacs. Nous sommes des bénévoles ici », dit-elle. Mme Desjardins donne des explications sur les déchets mis à la rue. « Quand nous mettons nos déchets à la rue, des résidents viennent y rajouter les leurs. C’est tout un problème. Nous mettons nos déchets à la rue le lundi après-midi et dès la soirée les déchets ont doublé de volume. Plusieurs personnes n’aiment pas voir leurs déchets devant leur maison alors ils viennent les laisser ici. Ce n’est pas nouveau. Nous essayons d’exercer un contrôle mais les gens continuent de laisser leurs déchets ici », dit Mme Desjardins.
De plus, Mme Desjardins dit que plusieurs personnes ne suivent pas les instructions. « Nous demandons aux résidents de mettre leurs dons dans des sacs et de les déposer dans les bacs réservés à cet effet. Mais ils ne le font pas. Parfois les articles sont déposés dans le bac sans sac. D’autres fois les sacs sont laissés près des bacs et d’autres gens viennent ouvrir les sacs pour prendre ce qui les intéresse. Nous aurions quasiment besoin d’un gardien de sécurité! »
Un gardien pourrait aussi s’occuper de refuser certains dons. « Nous recevons souvent des déchets. Avant Noël, nous avons reçu des cannes de peinture rouillées – une vingtaine laissées à notre porte », dit Mme Desjardins, « nous recevons des matelas, sales et usés, que nous ne pouvons même pas donner. » De gros téléviseurs usagés ont aussi causé des soucis à la Saint-Vincent de Paul. Malgré une pancarte indiquant que nous n’acceptons plus de vieux téléviseurs, les gens continuent d’en laisser. « Nous avons été aux prises avec une épidémie de vieux téléviseurs », fait-elle remarquer.
Où est l’éco-centre?
Les dons inutilisables constituent le plus grand défi. Les gens apportent des articles indésirables ou de piètre qualité. Ces articles devraient plutôt être apportés à l’un des éco-centres de Gatineau – 26 rue Pierre-Ménard à Gatineau ou 860 boulevard de la Carrière à Hull. Les résidents d’Aylmer peuvent laisser, sans frais, leurs appareils électroniques de plus de 25 kilos (de gros téléviseurs) au rez-de-chaussée du 115 rue Principale.
Aylmer n’a pas d’éco-centre bien qu’un site sur le chemin Pink fut identifié en 2013. « La Ville en est actuellement à réviser son Plan de gestion des matières résiduelles pour 2016-2020. Les lignes directrices et les objectifs de ce plan doivent être approuvé fin de 2015. La décision (pour un éco-centre à Aylmer) relève du conseil municipal », de répondre la Ville au Bulletin. (Trad.: CB)