La reprise économique au Québec passe par le soutien des médias locaux
Le Programme aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises (PAUPME), mis en place en avril 2020, vise à soutenir, par le biais de prêts d'un montant de moins de 50 000 $, le fonds de roulement des PME afin qu'elles soient en mesure de maintenir, de consolider ou de relancer leurs activités dans le contexte de la pandémie. Afin de soutenir les entreprises devant cesser en totalité ou en partie leurs activités, un volet a été créé et ajouté au PAUPME. Le volet Aide aux entreprises en régions en alerte maximale (AERAM) s'adresse aux entreprises bénéficiant du PAUPME. Il permet aux établissements visés par des ordres de fermeture d'obtenir un pardon de prêt pouvant atteindre 100 % des frais fixes admissibles, et ce, jusqu’à concurrence de 15 000 $ par mois de fermeture (maximum de 80 % du montant du prêt accordé dans le cadre du PAUPME).
La députée de Gaspé et porte-parole du Parti Québécois en matière d'économie et de relance, Méganne Perry Mélançon, demande au ministre de l'Économie et de l'Innovation, Pierre Fitzgibbon, d'inclure l'achat d'espaces publicitaires dans les médias régionaux au sein de la liste des dépenses admissibles pour le calcul du pardon de prêt au titre du volet AERAM. L’objectif est d’aider à la fois les médias et les PME pour une relance forte dans toutes les régions du Québec. En effet, les PME régionales se relevant d'une troisième fermeture ont besoin de tous les leviers disponibles pour renouer avec la rentabilité. Les médias locaux, notamment ceux de la presse écrite, ont eux aussi beaucoup souffert durant la pandémie.
L'AERAM est pour le moment réservée aux coûts fixes; Méganne Perry Mélançon invite le ministre de l'Économie à faire preuve de souplesse. « M. Fitzgibbon a défendu et vanté son programme d'AERAM sur tous les tons. Je lui demande aujourd'hui de l'adapter pour inclure, dans le calcul de la portion pardonnable, les dépenses publicitaires faites dans les médias de proximité. Les PME de toutes les régions du Québec ont besoin de leurs médias locaux, et les médias locaux ont besoin de PME en santé », a-t-elle fait valoir.
Les PME des régions qui se relèvent d'une troisième fermeture ont en effet besoin plus que jamais de faire connaître leurs promotions et leurs produits, ainsi que de promouvoir leurs offres d'emploi. Or, leur situation financière – souvent précaire ou, du moins, mise à mal – laisse peu de place pour les achats de publicité. « Faisons d'une pierre, deux coups : soutenons les placements publicitaires dans la presse locale et régionale », propose Mme Perry Mélançon.
Comme on pouvait s'y attendre, en raison de la pandémie, les réservations et achats d'espaces publicitaires ont diminué considérablement, ce qui a durement éprouvé les médias régionaux. Plusieurs ont survécu grâce aux investissements publicitaires gouvernementaux, mais on doit également encourager les PME des régions à recommencer à y placer des publicités. « Aucun effort ne doit être épargné pour sauvegarder une presse régionale forte et en santé. Non seulement les médias locaux sont-ils essentiels pour relayer les messages de la Santé publique, mais ils s'avèrent aussi des vecteurs incontournables de la relance économique », a souligné la députée du Parti québécois.