-La FAE dépose son recours à la Cour supérieure
La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a mis sa menace à exécution le 14 septembre, en déposant un recours à la Cour supérieure afin d’obtenir du gouvernement du Québec tous les documents qui lui ont permis d’établir le Plan de la rentrée scolaire 2020-2021. La FAE s’appuie sur l’expertise de la docteure Nimâ Machouf, chercheure et épidémiologiste, qui remet en cause certaines des mesures mises en place par le gouvernement dans le cadre de la rentrée scolaire, afin d’obtenir des données essentielles et la mise en place d’un mécanisme de dépistage accéléré pour le réseau scolaire. Dans son rapport, la Dre Machouf estime, entre autres, que la distanciation entre les élèves en classe est une mesure à maintenir pour limiter la propagation du virus, alors que tous les élèves sont regroupés dans des « bulles-classes » et qu’aucune distanciation n’est appliquée entre eux. Elle suggère aussi d’alterner le port du couvre-visage dans les classes, puisque « le risque de transmission est beaucoup plus élevé lors de contact prolongé en milieu clos, donc en classe », alors qu’en ce moment, le gouvernement du Québec n’oblige pas les élèves à porter le masque.
Étant donné le potentiel de transmission par voie aérienne de la COVID-19, la Dre Machouf fait également état d’un enjeu lié à la pandémie qui ne figure pas au Plan, soit la question de la ventilation adéquate au sein des classes. Or, l’on sait qu’à peine 46 % des bâtiments scolaires sont dans un état jugé satisfaisant, selon le ministère de l’Éducation. La pratique de sports est aussi pointée du doigt, car elle favoriserait la contamination et augmenterait les risques de transmission du virus.
« Afin de veiller à la sécurité de nos membres et des élèves jeunes et adultes qui leur sont confiés, mais aussi afin de revendiquer ultérieurement des mesures sanitaires optimales, la FAE doit pouvoir prendre connaissance de tous les documents qui ont permis au gouvernement du Québec d’établir le Plan de la rentrée 2020-2021 (…) et ce, rapidement », a déclaré le président de la FAE, Sylvain Mallette.
--Mécanisme de dépistage accéléré et accès aux données complètes
La FAE exige aussi depuis des semaines du gouvernement qu’il lui fournisse les données complètes indiquant, par catégorie de personnes touchées, le nombre de cas de COVID 19 dans les établissements scolaires du Québec et que le gouvernement mette en place un mécanisme de dépistage accéléré de la COVID-19 dans le réseau scolaire. Malgré un engagement du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, le 10 août dernier, de mettre en place un tel mécanisme, des demandes répétées et une mise en demeure envoyée, la FAE n’a toujours pas obtenu la preuve qu’un tel mécanisme existe et les informations relatives à son fonctionnement le cas échéant.
Or, la pandémie qui sévit actuellement au Québec est loin d’être maîtrisée, comme l’indique la hausse constante des cas depuis plusieurs jours et le fait que des cas d’infection ont été déclarés dans au moins 246 établissements scolaires en moins de trois semaines. Le Québec vient de dépasser un seuil critique qui laisse présager l’arrivée d’une deuxième vague de la pandémie. Il devient donc urgent pour la FAE de freiner au maximum la propagation du virus et son effet domino dans les établissements scolaires.
La FAE regroupe neuf syndicats qui représentent près de 49 000 enseignants au Québec.
[Initiative de journalisme local]