La Fédération de l’entreprise indépendante
Ville de Gatineau : ville d’affaires ... difficile ?
Gatineau s’est retrouvée presque bonne dernière dans le palmarès des 100 plus grandes municipalités du Québec en fonction de la réglementation qu’elles imposent aux entreprises. Ce rapport a été publié le 21 janvier dernier par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) dans le cadre de la Semaine de sensibilisation à la pape-rasserie. Des 100 plus grandes municipalités québécoises, Gatineau s’est re-trouvée en 98e position, devant Val-des-Monts et Westmount.
« Il n’est pas rare que nous entendions des histoires d’horreur concernant la réglementation dans les municipalités. Sondage après sondage auprès des chefs de PME, les difficultés liées à l’administration municipale occupent le premier plan. D’un autre côté, certaines villes font réellement des efforts pour tenter de faciliter la vie des entrepreneurs en matière de réglementation. Notre classement montre que c’est le cas de municipalités comme Victoriaville, Cowansville ou Thetford Mines », explique Simon Gaudreault, économiste à la FCEI.
Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI, a ex-pliqué les objectifs du rapport. « L’environnement d’affaires local est influencé par les opportunités, la fisca-lité et plusieurs autres facteurs, mais tout ce qui est lié à la réglementation doit aussi être considéré lorsqu’on cherche à savoir s’il est facile ou pas de faire des affaires dans une municipalité. C’est ce que nous avons voulu creuser avec ce rapport intitulé ‘Le casse-tête municipal des entrepreneurs’, qui est le premier en son genre ».
Accès et qualité de l’information
Afin d’évaluer les villes, le FCEI a observé trois catégories, soit accès à l’information (30 points), la qualité de l’information (30 points) et le cadre réglementaire (40 points). Gatineau a obtenu 11 points dans la premiere categorie, 3 dans la deuxième et finalement, 0 sur 40 points.
Dans la dernière catégorie, quatre indicateurs ont été utilisés — Nombre de permis : Combien faut-il de permis, au minimum, pour exploiter un restaurant? Délai : Quel est le délai à prévoir pour obtenir les permis ou certificats souhaités? Coût de la licence : Quel est le coût d’une licence d’exploitation, d’un permis d’affaires, d’un certificat d’occupation ou d’un certificat de changement d’usage? Coût licence d’exploitation : Les résolutions relatives à l’allègement réglementaire proposées par la FCEI ont-elles été adoptées par la municipalité?
Ce mauvais classement n’a pas étonnée Stéphanie Olney-Lessard, présidente de l’APICA. « C’est vrai que le sondage de la FCEI nous renvoie une image peu flatteuse de la ville de Gatineau. Je ne suis pas tellement surprise du résultat. Je côtoie tous les jours des entrepreneurs qui rencontrent des difficultés avec le traitement de leur dossier par la Ville. Espérons que les recommandations de la FCEI pourront aider la Ville à cibler les lacunes et à apporter les améliorations nécessaires pour appuyer adéquatement le développement des entrepreneurs d’ici », a-t-elle déclaré. En 2014, l’APICA a signé une alliance stratégique avec la FCEI.
Le maire Pedneaud-Jobin, en poste depuis novembre 2013, a réagi à ce positionnement gênant par voie de communiqué, le jour même de la publication du rapport.« Je ne suis pas surpris par les résultats. Il s'agit du même diagnostic que nous faisons. C'est pourquoi depuis le début du mandat nous nous sommes mis à l'oeuvre pour s'attaquer à ces défis afin d'améliorer le service offert par la Ville dans le soutien aux entreprises et le service à la clientèle », a-t-il déclaré.
Le maire cite la mise en place d'une stratégie pour un changement de culture au Service d'urbanisme, adoptée en octobre 2014, qui met en oeuvre une approche client afin d'assurer une prestation de services plus performante.
Le maire a également souligné que la Ville a modifié ses pratiques pour la délivrance des permis d'affaires en mettant en place un processus beaucoup plus simple et rapide. Au plan de la réglementation, M. Pedneaud-Jobin a aussi rappelé l'adoption d'un règlement omnibus, en septembre dernier, visant à alléger la réglementation pour les gens d'affaires et l'ensemble des citoyens.
« Que ce soit au plan de l'affichage, du stationnement, des usages permis ou des permis de construction, plusieurs de ces mesures répondent directement aux préoccupations des entrepreneurs quant à la lourdeur de la réglementation municipale. Cet exercice de refonte de notre réglementation, qui contenait plusieurs irritants pour nos gens d'affaires, n'avait pas été fait depuis 10 ans », a expliqué le maire.