La beauté individuelle de l’art
Le Conseil des arts d’Aylmer fêtera bientôt ses soixante ans d’existence. C’est un événement qui mérite d’être célébré afin de souligner toutes ces années de créativité et de bénévolat et surtout de remercier ceux et celles qui ont cru à la valeur de l’art et à son impact sur notre communauté.
L’importance de l’art ne se limite pas à la vie des artistes; il a un impact sur la vie de l’ensemble de la société. Nous savons tous qu’il joue un rôle essentiel dans le développement de l’individu et ceci dès son plus jeune âge. Comme le mentionnait M. Pierre Gosselin, professeur, à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal,
« L’éducation artistique peut contribuer de façon extraordinaire à l’épanouissement des jeunes du primaire et du secondaire en les invitant à conjuguer leur sensibilité et leur rationalité dans la réalisation de projets de création de toutes sortes. C’est alors une éducation par excellence, une éducation qui convie les élèves à sentir, à agir et à réagir, en tirant parti de toutes leurs potentialités, de tout leur être. »
L’art a le pouvoir de faire voyager l’artiste et son spectateur d’un monde temporel vers un monde intemporel. Toujours sensuel, il est parfois étonnant, souvent questionnant. Que serait un monde sans peinture, sans musique, sans littérature, sans sculpture, sans danse et sans cinéma?
Il faut aimer l’art pour ce qu’il est. Il ne doit pas être l’apanage des spécialistes. L’art, tout comme l’univers, doit être ressenti.
Trop longtemps, on l’a mythifié, ce qui a permis à certaines personnes de s’assurer de son contrôle. Beaucoup de gens se sentent mal à l’aise d’entrer dans une galerie d’art ou dans un musée comme si ces lieux étaient réservés à une élite. Ce jeu a pour effet d’éloigner les gens, évitant ainsi la rencontre avec l’artiste et ses œuvres, rencontre qui se veut essentielle dans le processus de la création. Certains ont tenté de transformer l’art en un monde mystérieux comme si celui-ci devait demeurer inatteignable, pourtant l’art doit appartenir à la communauté.
Certains s’abstiennent de visiter les expositions, car ils ont l’impression qu’ils seront poussés à acheter les travaux des artistes. Bien sûr, l’artiste qui vend une de ses œuvres est heureux, mais permettez-moi de partager avec vous un secret; les artistes aiment avant tout que vous regardiez leurs œuvres et ils se nourrissent de vos commentaires. Quel que soit le domaine dans lequel il évolue, l’artiste aime présenter ses créations.
Investir dans l’art, c’est bien, cependant, si vous souhaitez vous procurer une œuvre d’art, fiez-vous avant tout à votre cœur; choisissez une création qui vous apportera du plaisir et de la joie. Évitez les modes, allez-y avec vos émotions. Établissez un dialogue avec les œuvres qui vous parlent ou qui vous touchent.
Le Conseil des arts fêtera bientôt son soixantième anniversaire. Soyez du rendez-vous! Venez rencontrer les artistes, remerciez les bénévoles, retrouvez la créativité qui sommeille en vous. Offrez-vous ce plaisir.
Redonnons aux arts leurs lettres de noblesse en les ramenant à notre niveau individuel. Le monde n’a pas à être sauvé, mais s’il devait l’être, ce serait par les arts.
Jacques Desgagnés,
artiste peintre, membre du Conseil des Arts d’Aylmer