Pénurie d’enseignants en Outaouais et tolérances d’engagement
L’UQO veut offrir une formation accélérée en éducation
L’Université du Québec en Outaouais (UQO) veut proposer une formation accélérée en éducation, de 2 ans au lieu de 4, afin de contrer la pénurie d'enseignants au secondaire au Québec. Les besoins seraient importants dans la région de l’Outaouais.
Même si elle offre présentement un baccalauréat en enseignement, l’UQO souhaite proposer un programme de maîtrise de 60 crédits qui mènerait au brevet d’enseignement plus rapidement. L’institution cherche aussi à attirer des étudiants qui ont déjà un baccalauréat, y compris les nouveaux arrivants. Des programmes du genre sont déjà donnés à l’Université du Québec à Trois-Rivières ainsi qu’à l’Université de Sherbrooke. Pour la première cohorte, en 2021, l’UQO vise une vingtaine d’étudiants.
Selon le ministère de l’Éducation, en 2018-2019, près de 2 000 personnes sans brevet d’enseignement ont obtenu une tolérance d’engagement pour enseigner dans le réseau public. La tolérance d’engagement est « une permission exceptionnelle par laquelle le ministre autorise un employeur à engager, pour enseigner au préscolaire, au primaire ou au secondaire, une personne qui n’est pas titulaire d’une autorisation d’enseigner ». Désormais valide pour deux ans, cette autorisation n’est pas renouvelable et est « délivrée principalement dans les régions connaissant une pénurie d’enseignants ».
Confronté à une importante croissance de sa clientèle depuis quelques années, le centre de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais (CSSPO) est particulièrement touché par le phénomène. L’organisation a cependant précisé que dans la moitié des cas, il s’agit de personnes qui sont qualifiées hors Québec et n’ont qu’une simple démarche à faire auprès du ministère de l’Éducation pour obtenir leur brevet d’enseignement. D’autres personnes n’ont pas de formation en enseignement, mais sont des spécialistes de matières et, de ce fait, connaissent très bien les notions enseignées. Une autre proportion de candidats sont des personnes présentement aux études et en train de compléter leur formation en éducation. Finalement, certains sont embauchés sur la base de leur expérience pertinente.
Affirmant que le problème de pénurie s’est aggravé depuis quelques années dans la région et qu’il est loin de s’estomper, le Syndicat de l’enseignement de l’Outaouais (SEO) réitère que la valorisation de la profession, la reconnaissance de l’expertise et l’amélioration des conditions de travail se doivent d’être des priorités.
Avec le contexte de pandémie qui s’ajoute à celui de la pénurie, le SEO indique que la question de la suppléance deviendra un enjeu important cette année, notamment parce que des enseignants pourraient être réaffectés pour des raisons médicales ou devoir s’absenter s’ils contractent la COVID 19. C’est sans compter les congés de maternité.
[Initiative de journalisme local]