Laurent Robillard-Cardinal
Les temps sont durs pour le festival L’Outaouais en fête, forçant lesorganisateurs à lancer un appel à l'aide afin d’encourager la communauté à soutenir financièrement le festival.
Depuis quelques années, le festival qui se tient au bord de la rivière des Outaouais, a accumulé un déficit de 71 000 $ en raison, notamment, « de conditions climatiques défavorables » dans le passé. « Cette année, le festival est encore plus menacé en raison de coupes gouvernementales », a renchéri le président du festival L’Outaouais en fête Jean-Paul Perreault. « On continue à accumuler un déficit et tout ce que nous faisons c’est pour la région, par conviction et par dévouement. C’est un appel à la solidarité, car je sais que la population tient à ce festival qui est différent des autres, il est identitaire et il célèbre la francophonie ».
Une des sources d'irritation pour les organisateurs du festival est la relation qu’ils maintiennent avec la Division fêtes et festivals de la ville de Gatineau. Cette division a pour mission d’assurer un leadership dans le développement des fêtes, festivals et événements.
« Les relations avec la Ville ne sont jamais très faciles. C’est un dossier que l’on vit chaque année difficilement. Gatineau n’a pas augmenté ses subventions depuis de nombreuses années et il y a eu des difficultés protocolaires, de contrat avec la Ville. Par ailleurs, il a une iniquité incroyable dans la façon que la Ville a choisi de financer les festivals. Ce qui fait en sorte que L’Outaouais en fête est un festival sous-financé par rapport à d’autres festivals et d’autres grandes activités de la région, sans parler du fait que ce financement n’est même pas révisé à la hausse annuellement. Il est gelé depuis plusieurs années », a expliqué M. Perreault qui comprend mal pourquoi les gouvernements ne soutiennent pas davantage les festivals.
« C’est une occasion de réjouissance, de bonheur, et c’est souvent une des activités d’éveil économique incroyable. Quand on connaît la géographie de la région, célébrer la Fête nationale du Québec, célébrer la francophonie en Outaouais ajoute un petit zeste de plus. »
Malgré l’opinion de M. Perrault, la Ville de Gatineau indique qu’elle « reconnaît l’importance des fêtes, festivals et événements. Cette industrie constitue un secteur dynamique de l’économie locale et a une incidence indéniable sur la qualité de vie des citoyens. En plus de favoriser la création d’emplois, elle joue un rôle crucial au niveau du développement de l’industrie touristique, moteur économique incontournable pour la région et la Ville de Gatineau. »
Ce qui provoque un autre mécontentement pour M. Perreault est le fait que la Ville autorise d’autres activités en même temps que le populaire festival qui se tient annuellement à Aylmer. « Cela divise la clientèle et génère un manque à gagner aux entrées », a expliqué M. Perreault.
Toutefois, une lueur au bout du tunnel se serait manifestée lors de rencontres récentes et qui, selon M. Perreault, permettront de faire rentrer les choses dans l’ordre. « Il faut que la Ville collabore. Ce que je souhaite c’est un esprit de convergence et de cohésion », a conclu M. Perreault.