L’éducation sexuelle chez les jeunes, essentielle pour un sain développement
Sophie Demers
L’éducation à la sexualité à l'école peut être un sujet controversé pour beaucoup, bien que les experts en éducation et en santé fassent valoir ses avantages pour les jeunes et l’impact positif qu’elle a sur leur sexualité à l’âge adulte. L'éducation à la sexualité est un sujet vaste qui englobe la compréhension de son corps, le consentement et les limites, l’hygiène et la santé, ainsi que les rapports sexuels protégés, la contraception et les infections transmissibles sexuellement (ITS). Il a été démontré que l'éducation à la sexualité a réduit considérablement le nombre de grossesses non voulues chez les adolescentes.
Selon Action Canada, un organisme de bienfaisance qui travaille à promouvoir et à protéger la santé et les droits sexuels et reproductifs, l’éducation à la sexualité réduit les comportement sexuels à risque, accroit l’utilisation du contraceptif et améliore les attitudes et les connaissances sur les rapports sexuels protégés, les infections transmissibles sexuellement, la reproduction et la santé sexuelle.
Une éducation sexuelle de qualité est également efficace pour enseigner aux jeunes ce que constituent des relations saines ainsi que des interactions sociales appropriées. Action Canada affirme qu’il existe de nombreux résultats non liés à la santé, comme la prévention de la violence fondée sur le genre et de la violence entre partenaires intimes, une plus grande confiance en soi et une meilleure égalité entre les sexes. « Certains parents peuvent se sentir mal à l’aise d’aborder ces sujets avec leurs enfants, mais si ces derniers n’obtiennent pas les réponses qu’ils cherchent à la maison ou à l'école, ils iront les chercher sur Internet », affirme Wanda Cotie, entrepreneuse locale et propriétaire de Wicked Wanda's Adult Emporium, une boutique érotique pour adultes. « Faire l’apprentissage de la sexualité avec la pornographie ne fournira pas aux enfants une compréhension saine ou juste de la sexualité ».
Mme Cotie souligne qu’il est important de créer un espace où vos enfants peuvent poser des questions, car ils le feront lorsqu’ils seront curieux. Toutefois, les seules informations dont un enfant a besoin sur la santé sexuelle et sur son corps sont celles qui conviennent à son âge. Cela permet aux jeunes enfants de prendre conscience de leur propre corps, d'acquérir le vocabulaire nécessaire pour poser des questions s’y rapportant, et de discerner ce qui est approprié ou pas lorsqu’il s’agit de leur corps et de celui des autres. Ce type d'éducation peut commencer dès l'âge de la maternelle.
En 2018, le ministère de l'Éducation du Québec a rendu son programme d’éducation à la sexualité obligatoire dans toutes les écoles primaires et secondaires. L'information, adaptée à l'âge des élèves, leur est donnée tout au long de leurs études. Ils reçoivent entre cinq et quinze heures d’éducation à la sexualité par année. Le programme est divisé en huit catégories, soit : Croissance sexuelle humaine et image corporelle; Grossesse et naissance; Globalité de la sexualité; Identité, rôles, stéréotypes sexuels et normes sociales; Vie affective et amoureuse; Agression sexuelle et violence sexuelle; Agir sexuel; Infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) et grossesse.
Il y a encore beaucoup de gens qui estiment que ce programme n’est pas suffisant. La Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) se bat pour que le programme d’éducation à la sexualité au Québec soit bonifié, ayant redoublé d’ardeur pendant la pandémie de Covid-19.
« Il n'existe pas de programme spécifique ni d'enseignant désigné pour enseigner l’éducation sexuelle dans les écoles. On donne aux écoles la matière qui doit être enseignée et elles doivent se débrouiller », explique Jessica Legault, coordonnatrice à la FQPN. « Beaucoup d’enseignants ne sont pas formés. Surtout avec la pandémie, l’éducation sexuelle a été mise de côté car les enseignants étaient déjà débordés avec toutes les nouvelles mesures sanitaires à respecter. Il serait beaucoup mieux pour les jeunes de faire appel à des organisations communautaires formées et spécialisées dans la sexualité, la communauté LGBTQ+ et d’autres sujets importants ».
Trad. : MET