L’agriculture urbaine…
En plein essor à Aylmer et partout ailleurs dans le monde
Sylvie Filion
L’agriculture urbaine est le sujet d’actualité qui prime à Gatineau, Ottawa, Montréal. Dans le secteur d’Aylmer, trois jardins urbains y sont sans compter les citoyens qui sont nombreux à avoir leur petit jardin urbain ou ceux, plus marginaux, qui ont un enclos avec des poules urbaines.
La Ville de Gatineau révélait la semaine dernière, via un communiqué de presse, que l’agriculture urbaine était en plein essor au Québec. Seulement en 2015, la Ville soutenait treize jardins communautaires et quatre jardins collectifs et souhaitait justement favoriser la participation citoyenne et communautaire misant sur cette ressource.
Pour l’élaboration du programme de consultation sur l’agriculture urbaine, Louise Boudrias, la conseillère et présidente de la Commission Gatineau, Ville en santé, invitait les citoyens à remplir le questionnaire en ligne (taper : «programme d’agriculture urbaine» dans la barre de recherche) qui vise à connaître ce qui faciliterait la mise en place de jardins urbains, le rôle joué par l’initiateur du projet, ce qui favoriserait les aménagements suscitant plus d’adhésions, etc.
Les Paniers d’Aylmer étaient, jusqu’en 2012, présents à la Boulangerie Aux Deux Frères et ils publiaient un blogue qui paraît encore en ligne sur l’agriculture urbaine à Aylmer. Les Paniers d’Aylmer sont une ferme urbaine et biologique offrant des stages agricoles à temps partiel tout au long de la saison située à Aylmer au Québec. Bien que tout récemment, ils sont déménagés à l’ouest de Perth où ils ont acquis une petite propriété. Des jardins urbains notables tels que les potagers Eardley offrent toujours un produit du terroir frais, fruits et légumes variés.
Mondialement, on estime qu’il y aurait 800 millions d’agriculteurs urbains, ce qu’on voit évidemment sous toutes formes à partir des ruches d’abeilles sur des toits d’immeubles, des jardins dans des minuscules arrière-cours, des fruits de la vigne au beau milieu de Londres servant à faire un vin succulent, du riz qu’on fait pousser en plein Séoul jusqu’aux maisons de l’avenir, concept jardin, sur le toit des maisons Bonneville…
Jennifer Cockrall-King, auteure de «Food and the City», originaire d’Edmonton, a grandi dans les plaines et vient de familles qui ont toujours fait croître des jardins. « Ce qui a fait en sorte que je m’intéresse à l’agriculture urbaine, c’est bien sûr le pauvre choix que nous avions dans les épiceries à Edmonton. J’ai alors commencé à faire pousser mes propres fruits et légumes et je me suis sérieusement intéressée à l’environnement dans lequel ces fruits et légumes pouvaient pousser. »
Celle-ci affirme, entre autres, que le succès de l’agriculture urbaine se situe au niveau de la souplesse des lois municipales qui encouragent ce genre d’activité. « Ce sont généralement des règlements municipaux qui bloquent les initiatives d’agriculture urbaine », dit-elle.
Carole Duval, responsable des jardins collectifs à Aylmer, explique justement que la Ville de Gatineau est très ouverte à l’initiative des jardins urbains. « Évidemment, les gens ont leur jardin dans leur cour ou même sur leurs balcons, mais tout dépend du niveau de tolérance des voisins », dira celle-ci tout en ajoutant que : « La Ville de Gatineau a un très beau programme, mais devra faire passer des règlements qui visent à rendre des secteurs plus propice au développement des jardins urbains! »
Les jardins collectifs existent à Aylmer depuis 2008. Il y a certes des restrictions sur certaines variétés de légumes et de fruits, mais en général, ces restrictions ne posent pas de problèmes. « Les gens commencent peu à peu à adhérer à cette culture de l’agriculture urbaine », affirme Carole Duval. « Ici à Aylmer, les gens ont de l’intérêt et sont ouverts à ce genre d’activité », dit-elle en ajoutant que le mouvement prend peu à peu «racine», mais doit s’implanter dans le respect et l’harmonie de l’environnement.