« Je suis prête à discuter » - Robbie Ayoub
La propriétaire du Resto-Bar Marina est prête à coopérer
Laurent Robillard-Cardinal
Depuis des années, l’avenir de la marina d’Aylmer fait beaucoup jaser. Plusieurs conseillers, passés et actuels, ont avancé des commentaires au fil des ans mais le public a rarement eu l’occasion d’entendre Robbie Ayoub, propriétaire du Resto-Bar Marina.
Mme Ayoub est ici depuis 11 ans. « Personne n’a tenu aussi longtemps », fait-elle remarquer. On pourra peut-être même parler de 15 ans d’opérations puisqu’il reste à Mme Ayoub quatre années avant la fin de son bail avec la Ville.
Aylmeroise depuis 30 ans, Mme Ayoub travaille dans le domaine de la restauration depuis très longtemps. Pendant 15 ans, elle a opéré Bobby’s Bar and Restaurant du chemin Canotek à Beacon Hill; elle a fermé ce dernier en 2007 pour concentrer ses efforts dans son commerce à Aylmer. Elle et sa famille sont en affaires depuis plus de 40 ans.
« Nos affaires allaient bien à Ottawa; nous avons une bonne réputation. Certains anciens clients viennent maintenant à Aylmer à cause de nos affaires précédentes », dit-elle. Les deux restaurants sont différents. Le Bobby’s était surtout connu pour sa pizza. « Nous sommes capables d’opérer un bien meilleur restaurant (que ce resto-bar) mais on est limité par ce qu’ils (la Ville) nous offrent », commente-t-elle.
Lors de l’établissement de son dernier budget, la Ville a réservé 5,4 millions $ pour le redéveloppement du site de la marina. La Ville a demandé à différentes associations communautaires de faire des suggestions pour l’amélioration de ce joyau d’Aylmer situé le long de la rivière des Outaouais. Mme Ayoub a l’oreille attentive mais ne panique pas. « À chaque année, on entend ‘vous ne serez pas ici l’an prochain’ – nous n’avons pas le temps pour ce genre d’histoires, nous sommes très occupés à opérer un commerce! », ajoute-t-elle.
Mme Ayoub a elle-même émis des suggestions pour plusieurs améliorations mais la Ville ne semble pas intéressée. « Nous avions proposé de rénover l’endroit avec notre propre argent s’ils (la Ville) acceptaient de l’argent du privé. Nous avons offert de le rénover, de le déplacer ou même de le démolir avec notre propre argent en autant qu’ils nous accordent un bail à long terme; mais ils n’ont rien voulu de tout ça », dit Mme Ayoub.
D’autres usages : qui paie?
Plusieurs idées circulent concernant le site du restaurant incluant y déménager la bibliothèque Lucy Faris d’Aylmer. « En tant qu’Aylmeroise, cette idée ne me plaît pas. Je crois que les conseillers devraient tenir un vrai sondage auprès de la population; 5,4 millions $ devraient servir à mieux que ça », dit-elle, « je veux dire que je trouve que nous devrions avoir de meilleures installations pour un restaurant. »
Certains parlent aussi de la démolition du bâtiment puisqu’il n’est pas hivérisé; toutefois, selon Mme Ayoub, la Ville a refusé de rénover quand nous l’avons offert. « Nous avions fait venir un architecte qui nous avait dit combien il en coûterait pour isoler le bâtiment – et nous étions prêts à payer pour ce travail. La Ville n’a même pas voulu en discuter avec nous », a-t-elle confié au Bulletin. « Présentement, ce n’est pas viable en hiver d’un point de vue commercial. »
Le seul moment où ce bâtiment est utilisé, après le mois d’octobre, c’est pour le défilé du Père Noël. « Depuis 11 ans, nous offrons le bâtiment aux participants », dit-elle. Le personnel est alors présent et offre café et hot dog pour 1$, montant que payait annuellement l’ancien locataire de ce site. « Nous payons un loyer au-dessus de la moyenne, bien plus que le 1$ par année de l’ancien locataire. Des locataires à proximité paient seulement 1$ mais pas nous », ajoute Mme Ayoub.
Le bail actuel prend fin dans quatre ans et la famille Ayoub espère que la Ville négociera avec eux avant de prendre une décision finale sur l’avenir du site.
« Si la Ville veut nous accorder une priorité parce que nous sommes ici depuis 11 ans, parce que nous sommes les seuls à avoir tenu aussi longtemps et parce que nous avons aidé à nettoyer l’endroit, nous serions très contents de prendre part à l’avenir du site. S’ils veulent nous payer pour notre bail, c’est parfait, et, s’ils veulent seulement nous consulter, c’est aussi parfait », dit Mme Ayoub. Mais elle apprécierait qu’on communique avec elle.
Toutefois, Mme Ayoub dit qu’avec son expérience de 40 années en affaires et le Plan directeur 2007 de la Ville mis sur une tablette, elle sait que les choses ne bougeront pas rapidement.
(Trad.: CB)