Les sites Cook et Pink
Gatineau contrôle toujours les dépotoirs fermés à Aylmer
Gatineau a reçu plusieurs offres pour la gestion des anciens dépotoirs chemins Cook et Pink. Bien que tous deux soient fermés, la Ville est à la recherche d’experts qui peuvent voir à leur maintien.
L’entreprise doit fournir à la Ville des avis techniques sur le traitement des eaux sur et sous terre, aux deux sites. La tâche consiste à s’assurer que les eaux de pluie et de surface soient éloignées du dépotoir et ainsi éviter la contamination des eaux souterraines.
Roberto M. Narbaitz, professeur en génie civil et environnemental à l’Université d’Ottawa, avait déjà expliqué au Bulletin que malgré le fait que la plupart des résidents d’Aylmer soient raccordés au système d’aqueduc de la Ville, le contrôle des eaux souterraines aux dépotoirs sont de première importance pour des raisons environnementales.
« L’idée est d’empêcher que la percolation d’eaux contaminées via le dépotoir rejoignent les eaux souterraines », explique-t-il, « Dans les années 1990 (au dépotoir Cook), les contaminants s’approchaient des puits artésiens à pro-ximité. La Ville avait installé plusieurs puits alignés pour pomper ces eaux souterraines et les traiter à une installation à proximité. »
Les eaux de pluie ne peuvent pas entrer dans le site d’enfouissement parce que le dessus est recouvert d’une couche imperméable, toutefois, la couche sablonneuse plus basse est perméable. Cela peut permettre aux eaux qui traversent le dépotoir d’emmener avec elles des contaminants provenant d’anciens déchets.
Le contrat exigera un rapport d’opérations sur les systèmes actuels de collecte et de rétention. Les matières dans le site produisent des gaz qui doivent faire l’objet de contrôles municipaux; le site du chemin Cook est rempli de matières biodégradables.
« Les sites d’enfouissement acceptent toutes sortes de déchets, incluant de la nourriture et des déchets de jardin qui sont biodégradables. Les bactéries du site d’enfouissement décomposent les matières organiques pour ensuite produire du CO2 et du méthane. Ce procédé s’opère sur une longue période. Certains sites d’enfouissement peuvent prendre jusqu’à 50 ans avant d’être sécuritaires », a dit explique M. Narbaitz au Bulletin.
« Le danger provient de la migration des gaz. Les gaz dans le site d’enfouissement peuvent être composés de 50% méthane, 50% CO2. Le méthane, qui est plus lourd que l’air, reste dans la terre et quittera le site (qui lui-même est une machine à production de méthane) par migration. Le méthane tente de monter et de sortir et cette pression réussit à le faire sortir. Il devient dangereux quand un bâtiment contient entre 5 et 15% de méthane. Même si le méthane est très dilué, il demeure explosif. Il y a une quarantaine d’années, quelques maisons de ferme ont explosé », dit M. Narbaitz.
Comme l’explique ce professeur d’ingénierie, le méthane, tout comme le gaz naturel, est inflammable. C’est la raison pour laquelle il doit être contrôlé à l’intérieur des sites d’enfouissements. Pour empêcher le méthane de sortir du site, Gatineau utilise un système de collecte de gaz sur son site du chemin Cook; ces gaz sont ensuite brûlés.
« La question qu’il faut se poser c’est de savoir si cela vaut la peine de poursuivre cette façon de faire sans s’inquiéter pour le public », explique M. Narbaitz qui a visité le site d’enfouissement Cook il y a plusieurs années, « la Ville a un beau système de pompes à air qui élimine les risques d’explosion au site lui-même. Ils ont fait du beau travail. »
La Ville pourrait aussi brûler le gaz pour produire de l’électricité comme le font certains gros sites; mais le coût d’une telle opération est élevé. « À l’heure qu’il est, un tel projet ne serait probablement pas viable puisque le site a déjà produit une bonne partie de ses gaz », fait remarquer M. Narbaitz. (Trad.: CB)