Québec insiste pour dire que le rapatriement des naissances est une priorité
Laurent Robillard-Cardinal
Jusqu’où le gouvernement provincial est-il prêt à aller pour rapatrier les naissances en Outaouais? Au cours des dernières années, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a annoncé l’investissement de millions de dollars pour diminuer le nombre de femmes qui traversent la rivière pour aller accoucher en Ontario.
Selon Marie-Claude Lacasse du MSSS, le ministère souhaite offrir des soins de santé communautaires de qualité. Cela implique que le plus grand nombre possible de femmes québécoises aient accès à des services de périnatalité et puissent accoucher dans des hôpitaux québécois. Le MSSS a beaucoup investi au cours des dernières années dans les soins de santé et les services de périnatalité et continuera de le faire, explique Mme Lacasse.
Que peut-on faire avec 14 millions $
En février dernier, l’ancien gouvernement péquiste avait annoncé un investissement de 14 millions $ pour rapatrier sur la rive québécois 800 accouchements par année. L’argent a servi à réaménager le 3e étage de l’hôpital de Gatineau, construire 32 salles de naissance (travail, naissance, récupération et post-partum) et une unité pour les césariennes ainsi qu’à augmenter le nombre de lits en néonatalité (de 14 à 16 lits). On aménagera aussi deux chambres pour les parents dont les enfants sont traités en néonatalité. Les cliniques d’obstétrique-gynécologie et de grossesses à risques seront regroupées au 7e étage. Ces rénovations devraient être complétées d’ici 2018.
Lors de la conférence de presse de février 2014, le PQ avait aussi annoncé la relocalisation de la Maison des naissances dans un nouvel édifice près du CLSC Gatineau. Le ministre libéral de la Santé Gaétan Barrette a reconfirmé ce plan. La Maison des naissances aura 5 sages-femmes de plus, portant le nombre à 15 et permettra au nombre d’accouchements annuels de passer de 180 à 320. En 2012-2013 et en 2011-2012, environ 1 247 mères québécoises ont accouchées en Ontario. En 2010-2011, elles étaient environ 1 091.
Les femmes rapportent que les hôpitaux ontariens sont mieux équipés et offrent un meilleur confort. Il y a plus de chambres privées disponibles en Ontario. Plusieurs femmes de l’Outaouais se dirigent vers l’hôpital Montfort qui offre des services en français.
Le gouvernement veut freiner cet exode à cause des frais de remboursement. Selon le ministre Barrette, la province dépense ainsi 200 millions $ pour des services médicaux qui devraient être disponibles au Québec.
Et les coupures Couillard?
Plusieurs résidents craignent que les coupures du gouvernement libéral limitent les coûts de
remboursements des naissances en Ontario, ce que le MSSS nie.
Le rapatriement des patients québécois est un projet qui date d’au moins vingt ans; il aura engendré la création de plusieurs installations de fine pointe dans des milieux ruraux. Ces installations semblent menacées par les coupures budgétaires du
premier ministre Couillard, ce qui nuirait, du coup, au programme de rapatriement.
(Trad. : CB)