Parents frustré
Deux mères d’élèves de l’École des Tournesols déposent une pétition
Laurent Robillard-Cardinal
Marie-Laurence Daigle et Caroline Laurin, mères d’élèves de l’École des Tournesols à Aylmer, ont fait une courte intervention lors du conseil des commissaires de la Commission scolaire des Portages-de-l'Outaouais du 11 février dernier et ont déposé une pétition signée par 260 personnes.
La pétition demande à la CSPO de tenir des consultations publiques afin de réviser sa politique de répartition et d'inscription des élèves dans les écoles primaires et secondaires afin qu'elle accorde une priorité à la stabilité du parcours scolaire des élèves et à l'importance de garder la fratrie dans une même école. « Des consultations publiques permettraient justement de connaître les facteurs que la population sur le territoire de la CSPO souhaite retrouver dans la politique. Ces critères pourraient inclure - tout en n’étant pas limités à la protection de la fratrie - l’ancienneté à l’école, la présence d’un trouble d’apprentissage, le redoublement, la limite au nombre de déplacements qu’un élève peut subir. Puisque des consultations auront probablement lieu en mai 2015 au sujet de la délimitation des nouveaux bassins à Aylmer, nous demandons à la CSPO de consulter également la population au sujet des critères de répartition de la clientèle scolaire et de gestion des surplus dans sa politique », a expliqué Mme Daigle.
La mise en circulation de cette pétition a été faite le printemps dernier après que la CSPO eut informé les parents d'une soixantaine d'élèves de l'École des Tournesols que leurs enfants devraient être déplacés vers d'autres écoles dû à un surplus d’élèves en maternelle et en 1e année. « Cette année également, 23 élèves de l’école des Trois-Portages, 17 élèves de l’école du Vieux-Verger, 6 élèves de l’école du Village, 5 d’Euclide-Lanthier, ont subi le même sort. L’année précédente, un problème de surplus a également eu lieu à l’école du Marais. À l’école des Tournesols, en 2014, 21 enfants sur les 60 en surplus, provenaient de familles qui avaient déjà un enfant inscrit à l’École des Tournesols », a expliqué Mme Daigle.
De nombreuses familles étaient donc confrontées à une situation difficile, soit répartir leurs enfants dans des écoles différentes ou faire changer toute la famille d'école si l'école d'accueil a de la place pour la fratrie. « C’est une situation difficile à vivre au quotidien pour ces familles : stress, déracinement et perte de repères pour les enfants, manque de temps, difficultés à coordonner la vie familiale et scolaire. Pour l'instant, ma famille n'est pas affectée, mais elle pourrait l'être cette année, puisque nous savons qu'il y aura encore des surplus », a ajouté Mme Daigle. Elle croit qu’avec l'augmentation de la population à Aylmer, cette situation se répétera dans les prochaines années pour de nombreuses écoles du territoire de la CSPO.
La CSPO se défend en indiquant qu’elle fait tout de même un effort pour accommoder les familles en essayant de transférer les enfants qui le souhaitent lors de surplus. Quand la CSPO fait face à des surplus, les administrateurs tentent de trouver des volontaires, mais quand cette démarche ne porte pas fruit la CSPO doit trancher. « Nous ne transférons jamais les enfants plus que deux fois. Nous faisons des accommodements. Nous ne faisons jamais cela de gaieté de coeur », a indiqué Johanne Légaré, présidente de la CSPO. « Il faut aussi tenir compte du fait que nous sommes en processus de fusion potentielle de commissions scolaires, donc si l’on fusionne avec une ou trois commissions scolaires, toutes les politiques devront être révisées de toute façon », a ajouté Mme Légaré. Néanmoins, cette dernière indique que le dossier de la fratrie sera abordé lors de la prochaine rencontre du Comité de l'organisation scolaire. « En transférant le dossier au Comité de l'organisation scolaire, il va quand même y avoir un processus d’enclenché pour que nous puissions nous positionner sur la politique des gestions des surplus », a ajouté Mme Légaré. Cela ne sera pas facile, car en protégeant la fratrie, la CSPO désavantagerait les enfants uniques. « Cela va tant d’un côté comme de l’autre. C’est un débat déchirant. »