Consultation publique
Des résidents expriment leurs préoccupations au sujet du futur écocentre de l’ouest
Sophie Demers
La consultation publique entourant la procédure de changement de zonage du terrain où sera construit le futur écocentre de l’ouest de Gatineau a eu lieu le 5 avril, à la Maison du citoyen, dans le secteur Hull.
La Ville doit procéder à un changement de zonage pour rendre l’usage du terrain conforme à la réglementation municipale. Il est important de souligner que le changement de zonage s’appliquera à l'ensemble du site, qui comprend cinq lots, et pas seulement au lot qui abritera l'écocentre (situé près de l'intersection du chemin Vanier et de la rue de Vernon). Le choix de l’emplacement du futur écocentre s’est arrêté sur un immense terrain de 216 000 m2 situé dans une zone industrielle, au nord de l'intersection des chemins Vanier et Pink.
La partie la plus à l'ouest du lot abrite des milieux humides, tandis que des terres agricoles en couvrent une autre grande partie. On craint qu’il y ait d'autres lotissements une fois le zonage modifié. La Ville de Gatineau affirme que l'écocentre n'aura pas d'incidence sur la qualité de l'air, ni sur les résidents des environs, puisque les autres emplacements du genre à proximité de résidences ont connu peu de problèmes. La Ville a également mentionné que le seul bruit qui pourrait être attribuable à l'écocentre serait l'augmentation de la circulation dans le secteur. L'installation sera réservée à un usage résidentiel et non commercial.
Les résidents pourront s’y rendre afin de se départir de leurs encombrants et autres matières, de la même manière qu’aux autres écocentres de la ville. Voilà plus de dix ans que le secteur Aylmer se voit promettre cette nouvelle infrastructure; pourtant, les plans de l'écocentre n'en sont encore qu'à leurs débuts.
Les participants à la consultation publique ont pu poser des questions et exprimer leurs préoccupations au sujet du projet. De nombreux résidents qui habitent à proximité du terrain jugent que l’emplacement choisi est trop près de leurs maisons. De plus, comme ils ont tous un puits artésien, ils se soucient de l’impact de l’écocentre sur la qualité de l’eau à long terme. Par exemple, ils ont dit craindre que les produits et matières toxiques qui y sont recueillis, comme les piles, la peinture et le propane, finissent par se retrouver dans l’eau avec le temps, ou encore, qu'un déversement se produise et contamine leurs puits.
Mathieu Bélanger, du Service de l'urbanisme et du développement durable, ainsi que Chantal Marcotte, du Service de l'environnement, ont répondu qu'il ne s'agit pas d'un dépotoir et qu'il y a peu de risques de déversement, car l'eau est placée dans de grands conteneurs métalliques qui reposent sur du béton. En outre, aucune matière toxique ne se trouvera sur le terrain. En ce qui concerne les cours d'eau, Mme Marcotte et M. Bélanger ont dit que comme il y a déjà un trafic industriel dans le secteur, l'écocentre n'aura pas de conséquence drastique sur celuici.
Un résident a demandé si une étude d'évaluation des risques ou une analyse environnementale avait été réalisée pour comprendre l'impact environnemental potentiel de l'écocentre. M. Bélanger a répondu que, comme le projet en est aux premières étapes, aucune analyse n'a été faite. Le zonage doit d’abord être changé avant que la Ville puisse procéder à des analyses du site. M. Bélanger a rappelé que tous les projets doivent respecter la réglementation municipale en matière d’environnement.
Parmi les autres préoccupations soulevées, mentionnons le manque d’exploration d’autres sites dans le parc industriel Pink qui se trouveraient dans des zones déjà aménagées. La Ville affirme que le terrain a été choisi en fonction de certains critères, notamment l'accessibilité et la proximité des résidents d'Aylmer.
Les résidents sont également préoccupés par l'augmentation du développement et de la circulation sur le chemin Vanier. Au fil des ans, le secteur a connu une forte croissance, mais les routes ne sont pas conçues pour accueillir un plus grand volume de trafic, et peu a été fait pour l’adapter aux changements. De plus, il n'y a pas de trottoirs dans le secteur, ce qui en fait un risque pour les piétons, et la majeure partie de la route est à deux voies.
La Ville a indiqué que le chemin Vanier est source de préoccupation, mais elle considère qu'il s'agit d'un projet distinct de celui de l'écocentre. M. Bélanger a toutefois fait remarquer que le chemin Vanier devrait faire l'objet de discussions le plus tôt possible en vue d’éventuels changements.
Les résidents qui habitent dans des zones déterminées à proximité du site peuvent s'opposer au projet en recueillant un certain nombre de signatures et forcer l’ouverture d’un registre. Ils ont jusqu'à la mi-avril pour entamer le processus.
Pour plus d’information : 311
Photo : Consultation publique. De gauche à droite : Mathieu Bélanger du Service de l’urbanisme et du développement durable, Mario Aubé, conseiller municipal du district de Masson-Angers ainsi que la greffière adjointe, Camille Doucet-Côté.
Photo : Sophie Demers
Trad. : MET