Darlene Pashak
Des fouilles archéologiques pour mieux connaître l'histoire de la région
Du 27 septembre au 3 octobre, une équipe professionnelle d'archéologues et de chercheurs de l'Université de Montréal (UdeM) procéderont à une fouille archéologique près de Davidson, pour trouver le poste de la baie d'Hudson et les artéfacts qui s'y rattachent. Greg Piasetzki, qui finance ce projet, croit que ce poste fut le premier à être construit dans la région et possiblement au Canada, en 1685. Il espère que la fouille permettra de confirmer cette hypothèse. Le site est situé sur une propriété privée, mais l’équipe a obtenu l’autorisation du propriétaire avant de creuser.
Avocat de Toronto à la retraite, M. Piasetzki étudie la généalogie « depuis longtemps ». Il a découvert que son ancêtre, Joseph Godin, était un commerçant de fourrures à Davidson et qu’il a dirigé le poste de traite (appelé aussi « fort »), de 1795 à 1823. Motivé par ce qu’il admet être une notion romantique, M. Piasetzki s'est rendu dans la région il y a quelques années pour fouler le même sol que ses ancêtres. Il a toutefois estimé qu’il fallait souligner l’importance de la région de manière plus concrète, par une plaque commémorative, par exemple.
Lors de son séjour à la Maison Bryson, il s'est entretenu avec la préfète Jane Toller, qui a convenu que c'était un élément important de l'histoire de la région. « C'est moi qui ai eu l'idée de ce projet. J'ai investi de l'argent pour engager une firme archéologique commerciale qui creuse partout au Québec », a expliqué M. Piasetzki. La MRC lui a conseillé de soumettre une demande de financement au fonds du patrimoine provincial, afin d’obtenir une éventuelle contribution au coût du projet, qui s’élève à 40 000 $.
Une équipe de professionnels, composée d’un archéologue de terrain (chef de la fouille) et deux ou trois techniciens, effectuera une fouille de reconnaissance, c'est-à-dire qu'ils creuseront manuellement des trous de quatre pieds et ce, à tous les 50 pieds environ. M. Piasetzki possède une carte datant de 1843 qui montre où se trouvaient les bâtiments à l'époque. Selon lui, les lignes de fondation sont encore visibles dans l'herbe. L'équipe commencera donc à creuser près des fondations pour identifier l'époque de leur construction.
Lorsque l'UdeM a eu vent du projet, elle a demandé la permission de tester son nouveau radar à pénétration de sol, sans frais supplémentaires pour M. Piasetzki. Celui-ci est d’avis qu’il s’agit d’un excellent outil, mais qui a ses limites : il signale une anomalie dans le sol, mais n'indique pas de quoi il s'agit. Il faut creuser pour identifier l'anomalie. « Cependant, c'est une belle occasion pour eux de faire des tests, et c'est fantastique pour nous parce que nous pouvons de fouiller une zone plus vaste. » L'équipe de trois personnes de l'université devrait être sur place les 29 et 30 octobre.
M. Piasetzki assistera aux fouilles et offrira son soutien aux équipes, en répondant aux questions d’éventuels curieux ou en leur apportant un café, par exemple. Il espère qu’une plaque commémorative sera éventuellement installée sur le site et se permet de rêver à la création d’un centre d'interprétation.