---Des biologistes locaux participent à un bioblitz dans la forêt Boucher
La Fondation forêt Boucher (FFB), avec la participation de scientifiques bénévoles, a récemment mené un vaste bioblitz dans la forêt Boucher, lequel a permis de répertorier plus de 200 nouvelles espèces végétales et animales.
Maxime Chaumont-Lessard, coordonnateur des programmes de conservation et d’éducation de la FFB, a expliqué que l'objectif du bioblitz était de recueillir des données sur les différents types de milieux écologiques de la forêt afin de dresser un portrait global de sa biodiversité – permettant ainsi une mise en œuvre plus stratégique des projets de conservation dans les milieux de vie des espèces vulnérables. « Il s'agit de s'assurer que ces projets ne nuisent pas à ces espèces », a déclaré M. Chaumont-Lessard. « Cela nous permet également de mettre sur pied des projets visant à rétablir ces espèces ».
Sachant que les bioblitz des années précédentes duraient au plus deux jours, les restrictions imposées par la pandémie de COVID-19 ont fait en sorte d’étaler sur plusieurs mois le dernier bioblitz. « La formule était assez particulière », a déclaré M. Chaumont-Lessard. « Nous ne pouvions pas rassembler un groupe de personnes au même endroit pendant 24 à 48 heures en raison du risque élevé de propagation du virus. Nous nous sommes adaptés à la situation pour nous assurer de pouvoir obtenir des données sur notre forêt ».
Du 1er juin au 31 août, plus de 20 biologistes invités par la FFB se sont rendus dans la forêt pour répertorier les espèces qu’elle abrite.
M. Chaumont-Lessard a indiqué que les scientifiques bénévoles, tous de la région, ont exploré la forêt à leur gré afin d’étudier les espèces souhaitées. Il a également fait remarquer que la réalisation du projet sur une plus longue période s'est avérée bénéfique pour atteindre son objectif principal, en offrant davantage de possibilités de découvrir différentes espèces. « Dans le cas des chauves-souris, par exemple, nous devons attendre certains moments précis pour nous assurer de leur présence », a expliqué M. Chaumont-Lessard. « Un projet d’une durée de 24 à 48 heures ne nous permet pas de couvrir la totalité des périodes propices à l'observation de nombreuses espèces ».
Les scientifiques ont notamment consigné 543 observations différentes, dont 222 concernaient de nouvelles espèces dans la forêt. Parmi celles-ci, mentionnons la chauve-souris argentée, la chauve-souris cendrée et l'engoulevent bois pourri. Au total, 1 120 espèces ont été recensées dans la forêt Boucher.
Nécessitant l'embauche à titre de coordonnateur scientifique du biologiste Carl Savignac, fondateur de l’entreprise locale Dendroica Environnement et Faune, qui offre des services en gestion intégrée de la faune et des écosystèmes, le bioblitz a coûté environ 9 700 dollars, selon M. Chaumont-Lessard.
Daniel Rosset, du comité scientifique de la FFB, estime que le bioblitz aurait pu être plus fructueux s'il avait commencé au printemps, qui est la période idéale pour l’observation d’une grande variété d’espèces de plantes et d'oiseaux. Il a souligné la nécessité pour la Ville d'organiser un tel projet, puisqu’il permet aux citoyens de mieux comprendre l’importance de préserver l’un des derniers grands espaces verts d’Aylmer avant la poursuite du plan de gestion et d’aménagement. « Cela aidera la Fondation à renseigner adéquatement la Ville dans le cadre de l’entente de partenariat, et favorisera la prise de décisions éclairées concernant l’aménagement de la forêt », a indiqué M. Rosset.
Dans le cadre du projet, les citoyens ont pu découvrir la forêt Boucher en participant à l’une des randonnées éducatives organisées pendant l’été, dans le respect des directives de la Santé publique. Les deux types de randonnées offertes – randonnée d’introduction à la mycologie et randonnée familiale sur la biodiversité – ont attiré une cinquantaine de participants. Cette activité a été rendue possible grâce à la contribution du Fonds vert de la Ville de Gatineau et de la Fondation TD des amis de l'environnement.
Le mois dernier, le conseil municipal de Gatineau a adopté le plan de gestion et d'aménagement de la FFB pour la forêt Boucher, celle-ci étant donc appelée à devenir une « forêt-école » réglementée par la municipalité, utilisant les ressources naturelles comme matériel pédagogique.