Chemin de fer métropolitain?
Moose Consortium pourrait redonner vie aux rails de l’Outaouais
Moose Consortium croit pouvoir développer un transport ferroviaire important pour desservir la grande région de la Capitale nationale (RCN) d’ici aussi peu que deux ans, réduisant ainsi le nombre de véhicules par jour sur les artères principales et dans les stationnements du centre-ville de 25 000.
« Nous sommes sérieux; nous le ferons », dit Joseph Potvin, directeur général de Moose Consortium et économiste (de formation) de l’Outaouais.
Moose a fait parvenir sa lettre de demande à l’Office des transports du Canada (OTC) en juin dernier, proposant le développement d’un service de transport ferroviaire de passagers pour la RCN du Canada. Le consortium attend une réponse au cours de l’automne.
« Le transport ferroviaire est sous juridiction provinciale, toutefois quand il traverse des frontières provinciales, il est sous réglementation fédérale », explique le DG.
Mobilité Outaouais-Ottawa: Systèmes et Entreprises (MOOSE), incorporé au début de l’année 2016, est un consortium formé de douze, bientôt quinze, entreprises du secteur privé dans le but de financer, de développer et d’exploiter un service de transport ferroviaire de 400 km sur des rails existants dans la RCN », confie M. Potvin au Bulletin.
Le consortium comprend une firme d’ingénierie, une firme d’architectes, un expert en communications, un analyste des activités et d’autres. Il espère créer une demi-douzaine de liens ferroviaires reliant six villages semi-ruraux au cœur d’Ottawa-Gatineau. Trois lignes de trains à deux étages seraient en Outaouais et trois autres en Ontario.
« Ce méga projet est déjà construit. Nous nous servirons des rails existants. Tous les ponts et les rails sont déjà là », dit M. Potvin. Moose utiliserait le pont ferroviaire interprovincial Prince-de-galles qui appartient à la Ville d’Ottawa. Moose a prévenu Ottawa du fait qu’il est illégal de retirer des voies ferrées près du pont.
Pour la ligne nord, les gares du réseau seraient situées à Bristol et à La Pêche alors qu’à l’est la gare serait à Montebello. Ces lignes relieraient les municipalités des secteurs ruraux à Ottawa-Gatineau et s’arrêteraient à une douzaine de stations en route.
Dans le projet « consortium des localités liées » de Moose, chacune des gares serait une entreprise autonome qui aurait à payer un « tarif d’arrêt du train ». La construction et l’opération d’une gare de train engendrera la construction de projets domiciliaires à proximité, la valeur des propriétés augmentera et Moose profitera, en partie, de cette croissance.
M. Potvin investit les heures nécessaires pour assurer le succès du projet. « Je travaille environ 40 heures par semaine sur ce projet – en plus de mon emploi régulier. Les membres du consortium se rencontrent une fois par semaine et nous avons plusieurs échanges par courriel électronique », dit M. Potvin, « À date, la valeur de l’investissement dans ce plan s’élève à environ 400 000$.»
L’entente signée par les entreprises du consortium comprend, pour chacune, un énoncé de travail spécifique. « Nous ne donnons pas tout en sous-traitance parce que nous le faisons nous-mêmes. Nous nous servons de notre propre expertise et c’est comme ça que nous finançons présentement le projet », explique M. Potvin.
Moose a entrepris des pourparlers avec plusieurs firmes internationales d’ingénierie qui ont la capacité de mener le volet ingénierie d’un projet de cette envergure.
Les rails seront remplacés dans le Pontiac
De plus, Moose est prêt à remplacer les rails qui avaient été retirés dans le Pontiac par le CN il y a de ça plusieurs années.
« Le CN avait retiré les rails parce qu’ils construisaient des lignes ailleurs et que l’acier ne servait pas. Nous comptons rajouter des rails dans ce corridor en autant que la base est intacte. Il y a beaucoup de raisons sociales et économiques qui justifient de relier le Pontiac à la région », ajoute M. Potvin.
Moose fait valoir qu’ « aucune modification législative ou réglementaire gouvernementale n’est nécessaire pour que le Consortium Moose donne vie à ce système ferroviaire de transport de passagers. Toutefois, une initiative du secteur privé de ce genre dépend de plusieurs intervenants du secteur public. En effet, la nature interprovinciale du projet ferroviaire Moose entraîne l’application de la clause 92.10 (a) de la Loi constitutionnelle de 1867 qui indique clairement le chemin à suivre dans une situation pluri-gouvernementale autrement très complexe. (Trad.: CB)