Annonce du nom du nouveau district 5 d'Aylmer : Mitigomijokan
Le Comité de toponymie de Gatineau a proposé de nommer le nouveau district électoral numéro 5 de la ville « Mitigomijokan » - un nom d’origine anishinabeg qui signifie « le lieu du chêne ». Recommandé pour adoption lors de la réunion du conseil municipal du 9 février, le toponyme devrait être soumis à nouveau au conseil pour adoption le 16 février.
Selon un communiqué de presse émis par la présidente du Comité de toponymie, Myriam Nadeau, le 5 février, la décision a été prise en consultation avec la communauté de Kitigan Zibi pour honorer la culture et la langue des premiers occupants du territoire. « Cela permettra de mettre en valeur et de rendre hommage au patrimoine autochtone passé et présent sur le territoire de la ville de Gatineau », a déclaré Mme Nadeau, en précisant que cette recommandation intervient quelques jours après l'approbation par la Ville du Plan d'action de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador sur le racisme et la discrimination (APNQL). « Comme avec la place Abinan, ce geste toponymique s’inscrit dans la démarche de réconciliation avec les peuples autochtones et permet de continuer de tisser des liens entre les Premières Nations et Gatineau ».
Le nom est un clin d'œil au toponyme Deschênes, qui désigne le district voisin numéro 3 et l’ancienne ville où est situé le nouveau district – ajoutant que l'utilisation locale du terme « des Chênes » tire son origine des voyageurs et explorateurs français, qui auraient nommé le lieu « portage des Chênes » en raison des nombreux chênes qui s’y trouvaient.
Espérant que les habitants adopteront le toponyme Mitigomijokan et sa signification, Mme Nadeau a déclaré que le Comité de toponymie estimait que cette proposition devrait contribuer à faire évoluer les relations entre les autochtones et la Ville dans la bonne direction.
Ayant suggéré au Comité de toponymie de nommer le nouveau quartier « Champlain » en décembre dernier, le président de l'Association des résidents du parc Champlain (ARPC), Marc St-Onge, s’est dit extrêmement déçu que sa proposition n'ait pas été retenue. Le quartier du parc Champlain étant au cœur du district, M. St-Onge estime que le nom était une évidence.
Tout en compatissant avec le désir de la Ville de réconcilier les relations avec les peuples autochtones, M. St Onge estime que le nom ne reflète pas le nouveau district comme étant distinct du district de Deschênes. « C'est comme s'ils nous appelaient Deschênes-2 », a déploré M. St-Onge dans un courriel. « Les rapides de Deschênes et le portage du même nom ne sont pas dans notre district, ils sont dans le district 3 ».
Espérant que la Ville tienne une consultation publique sur la question, l'ARPC lui a demandé de prolonger le processus et de garder le district sans nom pour le moment. Afin de démontrer véritablement ses intentions de réconciliation, M. St-Onge a également suggéré à la Ville de consulter les communautés autochtones sur les districts les plus importants pour leur histoire et les noms qu'ils devraient porter. « Si notre district est identifié comme étant le plus important de l'histoire autochtone, demandons-leur d’y attribuer un nom. Il est peu probable que ce soit le nom du district voisin ».