Affaire Leclair
Le policier de Gatineau une fois de plus devant le Comité de déontologie
Jean-François Blais, le policier de Gatineau qui avait été blanchi dans l’affaire entourant la mort de David Leclair en 2008, se retrouve une fois de plus à répondre au Comité de déontologie policière pour avoir prétendument violé les sections 5, 6, 7 et 10 du Code de déontologie des policiers. Le premier incident se serait produit le 16 août 2012. Alors qu’il était en devoir, l’agent Blais aurait intimidé un individu, utilisé un langage abusif, démontré un manque de respect et fait des commentaires dérogatoires concernant les origines ethniques et religieuses de l’individu. Après avoir arrêté l’homme et embarqué dans l’auto pa-trouille, l’agent Blais aurait apparemment mis en marche le chauffage du véhicule par un après-midi chaud d’été.
Il est aussi accusé de conduite déshonorante, d’usage de force excessive, d’abus de pouvoir lors d’une arrestation, de voie de fait, d’avoir ignoré la santé et la sécurité d’un individu sous sa garde et d’avoir produit un faux rapport lors d’un incident qui s’est produit le 30 novembre 2012.
En 2010, l’agent Blais avait été accusé d’usage de force illicite et de négligence vis-à-vis de la santé et de la sécurité de Katalin Nanszak après son arrestation dans une affaire de dispute familiale en 2007. La plainte prétend qu’il aurait omis de lui lire ses droits, aurait fait preuve de manque de respect et aurait déposé contre elle de faus-ses accusations. Selon Mme Nanszak, l’agent Blais l’aurait frappé à trois reprises avec les menottes, l’aurait traîné par les menottes jusqu’à l’auto patrouille et fait mine d’être sourd lorsqu’elle a demandé pour de l’aide médicale. Toutefois, le Comité de déontologie avait blanchi l’agent Blais faisant remarquer que Mme Nanszak avait en main des ciseaux lorsque l’agent était entré dans la pièce et qu’elle les avait plantés dans un coussin. « Sans aucun doute, il s’agit d’une arme potentielle… Calmement, M. Blais a tenté en vain d’obtenir la coopération de Mme Nanszak mais cette dernière a refusé d’obéir à sa demande répétée de se départir des ciseaux. » L’agent Blais avait dit à ses supérieurs qu’elle s’était battue avec lui et qu’il avait été « mordu par une femme folle ». L’agent fut blanchi de ces accusations en 2011.
L’agent Blais avait paru devant le Comité de déontologie en 2008 après avoir abattu David Leclair, un père monoparental de 35 ans. Seul, l’agent Blais avait suivi M. Leclair jusque dans sa maison, l’avait frappé de sa matraque et utilisé du poivre de Cayenne, il avait aussi frappé à la jambe sa mère, Dorothy, avec sa matraque pour ensuite tiré sur M. Leclair à trois reprises incluant un tir dans le dos. L’agent Blais avait été accusé d’avoir agi avec négligence et témérité, d’avoir utilisé un langage obscène et offensant, d’avoir fait preuve d’un manque de courtoisie et de respect, d’avoir abusé de son pouvoir et d’avoir enfreint les droits de M. Leclair relatifs à la vie, la liberté et la sécurité de la personne reconnus par la Charte. Le Comité de déontologie avait blanchi l’agent de ces accusations en 2009.
L’agent Blais est le fils de Pierre Blais, un juriste et ancien ministre du Cabinet qui fut juge en chef de la Cour d’appel fédérale jusqu’en juin 2014 et qui préside actuellement le Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité.
L’audience devant le Comité de déontologie policière pour l’agent Blais se tiendra les 20 et 21 avril au palais de justice de Gatineau.
(Trad.: CB)